WHY DO WE FALL? • McAndrew. [FINI]



 
Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

Partagez
 

 WHY DO WE FALL? • McAndrew. [FINI]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Alix V. McAndrew

Princesse du Trèfle
Alix V. McAndrew
♣ Princesse du Trèfle ♣


Rang : Princesse.
Totem : Lynx.
Messages : 218
Age : 28
Pseudo : Poppy.

Once upon a time
Âge du personnage: 13 ans.
Date d'arrivée à Cloverfield: 4 Octobre 1940

WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Empty
MessageSujet: WHY DO WE FALL? • McAndrew. [FINI]   WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Icon_minitimeLun 6 Aoû - 22:31

ALIX VIOLET MCANDREW.
WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] 200844alixpresacopie
"Feat. Blanche Neige ▬ Les Frères Grimm."

Mirror, Mirror on the wall, who's the fairest of them all ?

WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] 996488icon12454
▬ ÂGE : 13 ans.
▬ DATE DE NAISSANCE : 25 Décembre 1928
▬ CATÉGORIE : Rafined Class.
▬ RANG : Duchesse.
▬ PÉCHÉ MORTEL : Orgueil.
▬ TOTEM : Lynx.




If you can fake sincerity, you can fake pretty much anything.



    ▬ Un mois de serpillère, pour toi.
    ▬ Mais…
    ▬ On ne discute pas, c’est tout !


Des martèlements au sol retentirent, l’enfant avait tourné les talons. Le ton sec, sans grande pitié et sans compassion, elle avait administré, comme à son habitude, quelques punitions peut être injustes, aux orphelins réfractaires. Intérieurement, Alix se félicitait de ce qu’elle accomplissait ici, chaque jour ; faire régner l’ordre, tout remettre à sa place, établir un équilibre précaire. Oui, son statut la satisfaisait.

Pourtant, la jeune fille n’aurait pas craché sur un poste supérieur, s’il y avait eu. Il est vrai que, pour la jeune enfant, avoir des personnes au dessus d’elle fût un temps dur à admettre. Habituée à la vie de château depuis sa plus tendre enfance, elle se voyait rarement refuser des choses, imposer des tâches, ou dans l’obligation d’exécuter une quelconque besogne. Grâce à la situation de ses parents, la fillette avait rapidement compris comment disposer des gens. A l’époque, il n’y avait pas un instant où le personnel n’était pas sollicité. Que ce soir pour un verre de lait, brosser ses boucles sombres, ou encore lui attraper un livre un peu haut pour elle. Et, à Cloverfield, cette fâcheuse habitude de manipuler son entourage, manier son petit monde à la baguette n’avait pas pour autant disparu. Bien au contraire. Les adultes partis, là voilà presque tout en haut de l’échelle ! L’égo de l’enfant n’a jamais été si grand ; être presque toujours au centre des attentions, voilà ce qu’elle aimait. A son avis, rien n’était trop bien pour elle. A commencer par cet orphelinat. Elle le haissait, le maudissait presque. Ces murs trop fades, des espaces trop vides, ses surfaces trop sales. Non, il n’y avait rien à comparer avec le luxe dont elle pouvait disposer auparavant. McAndrew le savait, elle n’était guère appréciée en ces lieux. Beaucoup la trouvaient trop stricte, d’autres trop vicieuse, et certains allaient même la qualifier de cruelle. N’exagérons rien. Mais il est vrai que les circonstances n’ont rien arrangé à son caractère. La jeune écossaise, habituée au luxe, n’appréciait guère qu’on ne cède pas à ses multiples caprices. Être à ses désirs, et à ses ordres, toujours et encore. Du coup, il n’était pas rare que la jeune enfant exagèrait un peu (oui oui, juste un peu) sur punitions et autres condamnations. Mais visiblement, cela ne la dérangeait pas de voir trimer ces pauvres petits orphelins, alors qu’elle pouvait se prélasser autant qu’elle le désirait.

Le menton relevé, la silhouette digne et la démarche élégante, Alix traversait les couloirs, jetant vaguement quelques regards présomptueux aux orphelins qui avaient le malheur de se trouver sur son passage. On la dévisageait, on baissait les yeux devant elle… Pourtant, ce n’était pas faute d’être jolie. Mais Alix aimait cette sensation, l’impression d’être regardée, et le sentiment d’être crainte. Même si elle savait pertinemment ce que l’orphelinat pensait d’elle, elle ne s’en souciait guère. Et de toutes manières, pour elle, ils ne valaient rien face à sa petite personne. Elle savait qu’ils la trouvaient égocentrique, hypocrite et manipulatrice. Mais qu’est ce qu’ils pouvaient faire, face à elle ? Rien. Et c’est ce qu’Alix aimait ; l’impuissance des autres. Ne pas avoir toutes le cartes en mains la déstabilisait fortement, ne pas avoir le choix, et le pouvoir l’angoissait. Elle voulait garder le contrôle, pour mieux réagir, mieux répliquer. Si tout n’allait pas comme elle le désirait, Alix perdait rapidement pieds. Une tendance à agir impulsivement, sans réfléchir, et de manière brusque s’emparait d’elle, aux risques de dévoiler ses sentiments enfouis.

Si la plupart la perçoivent comme une petite peste –et n’ayons pas peur des mots, c’en est une- , il faut savoir qu’Alix était un paradoxe. Avant son arrivée à Cloverfield, la petite Ecossaise était toute autre. Elle n’avait pas ce caractère de chien, ne méprisait pas le premier venu, et n’avait aucunement besoin de mentir pour dissimuler ses véritables pensées. Il était un temps où elle riait, où on l’entendait chantonner, et où on la voyait danser. Un temps où sa gaieté était encore intacte, où sa joie de vivre était conservée. Où elle se conduisait encore comme une enfant, où elle avait peur du noir et des orages, où jouer à la poupée était son passe temps favori, où un rien la faisait rire et sourire. Pourtant, après le drame familial qui l’a conduite ici, tout cela s’était pratiquement envolé. Les éclats de rire avaient disparu, les chansons évaporées. Un accident qui a poussé la gamine à grandir un peu trop vite, à laisser derrière elle une enfance bâclée. Depuis, ses réponses étaient calculée, adieu la spontanéité ; ses rires se faisaient cynique, fini l’innocence ; son regard froid et méprisant effaçaient peu à peu les restes de son âge tendre. Cependant, ceux qu’on pensaient disparus ne l’étaient pas totalement. Quelques rares fois, des rires francs, des rires qui résonnent de tendresse, des rires doux, se font entendre. Car même si Alix se cachait derrière un masque, il arrivait que celui-ci se brise, de temps en temps. Quand un ami, un vrai, était avec elle par exemple, ou quand elle se sentait en sécurité. Ces petits moments privilégiés n’étaient pas accordés à n’importe qui, mais une fois fait, ils l’étaient sans doute pour longtemps. C’était une petite faveur qu’elle octroyait, sans vraiment s’en rendre compte. Parce qu’au fond, Alix n’était pas si dure. C’était juste la vie qui l’avait arraché trop tôt à un monde tendre, dans lequel elle se complaisait.




Why do we fall? So that we can learn to pick ourselves up.






Inverness, Décembre 1933.

    - Alfred ! Je peux sortir, s’il te plait ?
    - Non Mademoiselle, il est encore trop tôt. Puis regardez vous. Vous êtes encore en robe de nuit, et chausson ; vous allez attraper froid !


Le nez collé contre la vitre, la petite observait la fine couche blanche s’abattre sur le jardin, les sculptures en marbre, les arbustes dénudés de feuille. Le froid et la neige s’étaient désormais largement emparés de tous les alentours, et même la demeure familiale des McAndrew ne pouvait y échapper. Encore engourdie de sommeil, Alix s’appuyait à moitié sur la baie vitrée et sur Alfred. Elle l’aimait bien, ce Alfred. Il était doux avec elle, il faisait tout ce qu’elle voulait. Même si les marques profondes de la vieillesse se creusaient sur son visage, il n’en était pas moins un très bon compagnon de jeu, un peu lent physiquement, mais vif d’esprit. Et il faisait bien les chocolats chauds. Que demander de plus d’un majordome, lorsque l’on a que cinq ans. Alix avait trouvé en lui le parfait ami, un père de substitution. Frottant énergiquement la glace de sa petite main –la buée avait recouverte toute la surface- l’enfant commençait à s’impatienter.

    - Alfred, s’il te plait ! J’aimerais beaucoup aller jouer dehors…


De grands yeux bleus posés sur lui, les cils qui papillonnaient, et une petite moue sur le visage, Alix lui sortait le grand jeu. Elle avait l’habitude, maintenant, avec lui. Elle savait comment faire pour le faire craquer. Mais visiblement, aujourd’hui, Alfred n’était pas d’humeur à se laisser abattre si facilement. Il fallait soi-disant attendre le réveil de Daniel, et de sa Mère. Et ce fut sur ces belles paroles que le vieil homme s’en alla. Il devait aller vérifier que tout le personnel était bien au travail, qu’il disait. Mais Alix savait que c’était faux. Elle le savait à sa voix, elle savait à son regard. Il s’en allait juste pour ne pas céder. Tant pis. Elle trouverait bien un autre moyen de s’amuser.
Sa petite robe de chambre en dentelle flottant derrière elle, elle sillonnait sans but les couloirs du château. Vides. Seul les membres du petit personnel étaient levés ; autant dire, rien d’intéressant. Leurs « Bonjour Madame ! », « Bien dormi, Mademoiselle ? » et « Comment vous portez vous aujourd’hui ? » l’insupportaient de plus en plus, ce n’étaient rien que des faussetés inutiles. D’ailleurs, elle ne leur répondait jamais, c’était une perte de temps. Ou elle demandait à Alfred de le faire pour elle, aussi. Comme d’habitude, elle passait devant les portraits de ses aïeuls, de ses parents. Un jour, elle aurait sans doute sa place, en peinture, sur ce mur un peu trop grand, trop vieux, trop fade. Elle s’attarda brièvement sur le tableau de son père. C’était son portrait craché. Même petit nez à la retrousse, mêmes yeux bleus, mêmes lèvres naturellement teintées, même sourire en coin fané, même teint blafard, même chevelure sombre. Il n’y avait que ses boucles qu’elle devait à sa mère. Sa très chère mère. Une tignasse rousse, indomptable, un regard verdâtres et le teint parsemé de vilaines tâches de rousseurs. Une tâche. C’est ce qu’elle était sur ce mur. Dans la lignée des McAndrew –il fallait savoir que le premier héritier des McAndrew avait absolument tenu à être représenté avec son épouse, en peinture ; depuis, la tradition perdurait- elle faisait tâche. Une ligne de noirceur, d’élégance, de magnificence, rompu par une tableau criant de couleurs trop vives, trop fortes, presque aveuglantes. L’orange venait anéantir le noir régnant, détruisant la continuité des nobles teintes. Alix n’avait jamais vraiment apprécié sa mère. Et elle n’avait jamais aimé ses boucles trop grossières, trop irrégulières pour un visage de poupon comme le sien.

    - Mademoiselle ? Un télégramme pour vous.


Alix jaugea la personne du regard. C’était une des nouvelles domestiques que madame McAndrew venait d’embaucher. Alix ne l’aimait pas beaucoup ; trop imposante à son goût. Et elle l’a soupçonnait même de lui prendre fréquemment ses pinces à cheveux. Sans rien dire, elle saisit le message. Alfred lui avait appris à lire, même si elle avait encore quelques petites difficultés, elle se débrouillait déjà très bien.

« Joyeux anniversaire, et joyeux noël, mes petits chéris ! J’espère que tout va bien pour vous, je compte rentrer bientôt ! En attendant, j’ai demandé à Alfred d’aller vous chercher vos cadeaux ; ils se trouvent dans la bibliothèque… Mais tachez d’attendre votre mère pour les ouvrir !
Vous me manquez, et je vous aime.
B. F. McAndrew
»

Il disait ça. Il disait toujours qu’il allait rentrer, mais ne le faisait jamais. Un père absent. C’était ce qu’elle avait. Sa mère répétait sans cesse qu’il partait pour le travail, que depuis la crise il n’avait jamais eu autant de travail, qu’il voyait des grands entrepreneurs à la capitale. Elle ne savait pas exactement dans quoi son père travaillait, ni sa mère ni Alfred ne voulait lui dire, la jugeant trop jeune. Mais elle savait que, même s’il faisait dans la parfaite légalité, son père faisait du mal au gens, indirectement. C’était ce que Daniel lui avait dit.

Le château s’était enfin éveillé. Bruyamment, Alix et son frère Daniel –deux faux jumeaux- se précipitaient, avec une fougue juvénile, vers la bibliothèque. Alfred, courant derrière eux, tentait tant bien que mal de les ralentir et de les calmer. De toutes manières, ils n’avaient pas la clé, et étaient encore en l’âge de demander permission pour aller dans ce cabinet.

    - Alfred, dépêche toi, s’il te plait ! On aimerait savoir !
    - Oui Alfred ! S’il te plait !


C’était des étoiles qui pétillaient dans leurs yeux. Dans leurs yeux bleus. On aurait cru voir miroiter l’eau aux reflets du soleil. C’était beau à voir. L’innocence de l’enfance, le jour de Noël. L’innocence avant qu’elle ne soit à jamais perdue. Ils étaient beaux.
Une fois dans la bibliothèque, un silence, pesant, s’installa. Au centre, entre les étagères, les bureaux et autres livres, trônait un magnifique piano à queue, ainsi qu’un violon noué d’un ruban. L’innocence s’évanouit. Des regards dubitatifs, des moues déçues, des ronchonnements. Pour eux, c’était juste « ça » ? Des instruments de musique. Il est vrai que cela ne génère pas une grande source d’intérêt pour des enfants, mais dans la famille McAndrew, l’apprentissage de la musique était une chose importante, voir même fondamentale.

    - Vous apprendrez, tous les deux, le violon et le piano. Vous commencez demain ; estimez vous heureux, je vous ai trouver les meilleurs de tous les professeurs d’Ecosse.


Un bref « merci Mère » résonna dans la pièce, mais rien de plus.


Inverness, Juillet 1938.


    - Même pas cap d’aller au bord du lac !


La chaleur enivrante de l’été s’était déjà accaparée toute l’Ecosse. Les beaux jours étaient revenus, rapportant de leur long voyage, les sourires infantiles des jumeaux. Ils avaient passé tout l’hiver dedans, enfermé comme des oiseaux en cage, sans jamais avoir l’autorisation de sortir. Ils allaient attraper froid, sinon…du moins c’était le prétexte inventé. Là, ils pouvaient enfin fouler l’herbe, de leurs pieds nus, jouer, rire, courir, vivre. Ils étaient libres. Libres, ou presque. Un seul interdit leur était donné. Le Lac. Alix et Daniel ne devaient absolument jamais y aller seuls. Trop loin, trop profond, trop sombre. Trop dangereux pour des enfants de cinq ans. Pourtant, les McAndrew n’avaient jamais aimé qu’on leur donne des ordres. Alors pour eux, l’interdiction n’importait pas.
Daniel fixait sa sœur, droit dans les yeux. « Le lac ? Cap ou pas Cap ? » Il avait ce petit sourire narquois, mais plaisantin qui s’étendait sur son visage. Le même que lorsqu’il avait une idée derrière la tête. Alix savait ce qui les attendait là bas. En contre bas du manoir familial se trouvait un ponton, et une petite avancée sur le Loch Ness. Depuis leur plus jeune âge, les enfants McAndrew s’étaient vus interdire l’accès. La première raison se trouvait être la, sois disante, présente d’un monstre. Et comme le voulait la légende, Nessie n’apparaissait que très rarement, mais il ne valait pas mieux se trouver sur son passage lorsqu’elle était là. Au fil du temps, les jumeaux avaient eu maintes et maintes occasions de prouver que ce mythe était faux, et ils en avaient fini par penser que, si cet endroit leur était prohibé, c’était simplement parce qu’il fallait poser un minimum de règles. Or, malheureusement, Daniel avait la fâcheuse tendance à penser que s’il existait un règlement, c’était avant tout pour le transgresser. Et ça, la petite Alix avait eu le temps de le vérifier avec lui.

    - Alors ? Tu as la trouille ?
    - Non. Allons-y.


Le menton relevé, un pas conquérant, la petite fille dévalait les sentiers du manoir, vers la rive. Elle jetait quelques coups d’œil furtifs, par-dessus son épaule, afin de vérifier qu’Alfred ne les avait pas repérés. Elle n’osait même pas imaginer la sanction qui les attendait, si jamais ils se faisaient prendre. Mais pour l’instant, là n’était pas la question. Bientôt, un peu essoufflés, leurs pieds foulèrent le bois humide du ponton. Le lac était d’huile, aujourd’hui, et en se penchant, les enfants pouvaient nettement voir leur reflet. Un reflet sombre, dénué de couleur ; les profondeurs du lac se reflétaient sur eux.

    -Tu crois qu’il y a quoi, au fond ?
    - Je ne sais pas…. Peut-être un trésor ! Ou pire… Les cadavres des personnes qui se sont faites manger par le monstre !
    - Tu es stupide, il n’existe pas…


Alix se pencha un peu plus, vers la surface aqueuse. Après tout, pourquoi pas ? Même si son esprit, en grande partie, savait que cette légende existait seulement dans le but d’effrayer les enfants, elle se surprit à imaginer la présence d’un monstre, dans ces eaux troubles et noires. A quoi ressemblerait il ? Depuis quand serait il là ? Pourquoi ? Un tas de questions défilèrent dans sa tête, sans aucune réponse. La jeune écossaise se tourna vers son frère, comme pour avoir son avis. Le temps s’arrêta soudainement. Les traits du visage du garçon semblèrent bouger, se crisper, se tordre, sa bouche se déforma ; mais aucun son ne sortit. « Tu veux aller vérifier, peut-être ? » Ce fut la seule chose qu’Alix comprit. Elle sentit comme une pression dans son dos, une douleur fulgurante qui lui coupa le souffle. Ses pieds glissèrent du plancher, la surface de l’eau se rapprocha soudainement de son visage. Elle tombait. Le liquide froid vint alors l’envelopper, toute entière, sans vouloir la laisser s’échapper. Elle voyait le visage de son frère, souriant, peu à peu s’éloigner, devenir trouble. Une sensation étrange l’envahit. Elle sentait comme un poids qui l’entraînait vers le fond ; elle coulait. Soudain, une pensée traversa son esprit : et si Daniel avait raison ? Et si le monstre existait vraiment ? Allait-elle mourir ici, noyée ou dévorée ? La panique s’empara d’elle, brusquement, l’empêchant alors de remonter, et de reprendre son calme. Les profondeurs du lac l’attiraient peu à peu, sans qu’elle ait une chance de s’en échapper. Elle voulait crier, elle voulait hurler, mais rien ne sortait de sa bouche. Bientôt, les bulles d’air se faisaient de plus en plus rare.
Il y avait de l’agitation là haut. Ca bougeait. L’eau bougeait autour d’elle. Etait-ce Nessie ? Quelque chose attrapa son poignet soudainement, et la tira de sa torpeur. Elle se sentit enfin respirer. Les yeux encore clos, elle sentait le vent chaud qui lui balayait le visage ; elle entendait des cris, elle se réveilla enfin.

    -Mais qu’est ce qui vous a pris, Mademoiselle ? Etes vous devenue folle ?


Le jardinier. Il l’avait tirée de sa léthargie juste à temps. Blanche Neige regarda vaguement autour d’elle ; l’homme la secouait, en lui demandant si tout allait, et Daniel était assis juste derrière, l’air suffisant et satisfait. C’était lui. Il l’avait poussée, volontairement. Pourquoi ? Elle n’en savait rien. Elle ne voulait pas comprendre. Mais quelque chose venait de se briser. Un lien fort, un maillon qui les retenait, qui faisait qu’ils étaient un tout. Ce n’était plus. Ce maillon venait de voler en éclat, les séparant à jamais. Si Daniel voulait jouer à ça, Alix le ferait. Mais une chose était certaine, elle aurait le dernier mot.


Inverness, Septembre 1940.


Monsieur McAndrew était enfin rentré. Son absence était trop longue à supporter, surtout pour les enfants. Vivre sans leur père n’était pas tous les jours faciles. Mais qu’importe, puisque aujourd’hui, il était rentré, et sûrement pour de bon. La soirée commençait à montrer le bout de son nez, et tout le monde était réuni dans le grand salon. Monsieur et Madame discutait du planning de la semaine, Daniel se torturait l’esprit sur un problème de mathématiques, et Alix répétait quelque pas de danse classique dans un coin. A vrai dire, elle faisait surtout ça pour épater son père, ou tout du moins attirer son attention. Il fallait dire qu’elle était douée pour son âge, et projetait même de rentrer, dans quelque année, à la Royal Ballet School de Londres. Mais quitter sa terre natale, son Ecosse, serait dur, pour elle. Quand son père leva enfin le nez, ce ne fut pas pour admirer sa fille. Une grimace se dessina sur son visage.

    - Ils sont en train de faire brûler quelque chose, en cuisine ?


En effet, une odeur de brûlé envahit toute la pièce. Alix aimait bien cette senteur, en temps normal ; cela lui rappelait les hivers au coin du feu. Mais là, elle avait quelque chose de différent, elle était bien trop forte, trop piquante. Peu à peu, une lueur dorée apparut, par le chambranle de la porte. Des regards inquiets, interloqués, paniqués, s’échangèrent. L’incompréhension fut rompue, lorsque Alfred, le majordome, pénétra en panique dans le grand salon.

    - Monsieur, Madame, il faut évacuer ! Le manoir prend feu !


Cela ne pouvait pas être vrai, cela semblait tout bonnement impossible. Le train train des jumeaux allait être bouleversé. Adieu la petite vie oisive, et luxueuse. Tout partait dans ces flammes. Un cri d’horreur s’échappa. Le couple McAndrew s’échangea un dernier regard, et tous deux se levèrent d’un coup ; ils s’étaient compris. Ils eurent à peine le temps de laisser une dernière consigne à Alfred, avant de partir en hâte de la pièce, et se précipiter vers l’étage supérieur. « Protégez les enfants ! » Des pleures ruisselèrent sur les joues de la jeune fille. Ses parents les abandonnaient ils ? Ou allaient ils simplement chercher quelque chose avant de les rejoindre ? Secrètement, elle priait pour que ce soit la seconde solution.
Alix et Daniel n’eurent même pas le temps de demander la moindre explication, que le majordome les avait déjà agrippés, et les entraînait dans le manoir en flamme. Tout était si rouge, si flamboyant, si chaud… Si ce n’était pas sa vie qui partait en cendre, Alix aurait presque trouvé ça beau. La chaleur des flammes lui piquait les joues. Alfred finit sa course, essoufflé, devant une lourde porte, surmontée d’une croix.

    - Allez y, les enfants ! Vos parents et moi vous rejoindrons, tout de suite après ! Mais surtout, ne vous arrêtez pas !


Les enfants ne purent rien dire, le vieil homme referma aussitôt la porte sur eux, avant de s’enfuir. Ils étaient désormais seuls, livrés à eux-mêmes. Devant eux, se trouvait un vieil escaliers de pierre, mal éclairé, et cassé à certain endroit. Mais ils n’avaient pas le choix.

    - Tu passes devant.


Alix regardait son frère droit dans les yeux ; ce n’était pas le moment de discuter. Daniel avança alors à tâtons, mais le plus rapidement qu’il pouvait. Il faisait chaud, ici ; la chaleur semblait s’engouffrer dans ce couloir. Le souffle court, les enfants se mirent alors à courir, jusqu’à ne plus sentir leurs jambes. La panique s’empara d’eux. Où allaient ils ? Et s’ils ne trouvaient pas la sortie ? Et s’ils ne reverraient jamais leurs parents ? Et s’ils mourraient ? Trop de question embrumaient leur esprit. Bientôt, leur course prit fin. Le couloir débouchait sur la petite chapelle, à l’est du domaine. A bout de force, les jumeaux s’assirent au sol, et regardèrent le spectacle macabre qui s’offrait à eux. Plus les flammes grandissaient, plus ils priaient pour revoir leurs proches. Pourtant, quelques instants plus tard, seule une silhouette sortit à son tour du tunnel.


Le lendemain, l’incendie des McAndrew faisait la une du journal local. « Incendie au domaine McAndrew ; les propriétaires périssent dans les flammes. » Un coup des Allemands, apparemment. Mais ce que l’histoire ne raconte pas, c’est que malgré tout, les enfants McAndrew avaient survécus, avec Alfred. « Une poutre leur ait tombée dessus… » Voilà la triste mort des parents, racontée par le majordome. Selon lui, il n’avait rien pu faire. Mais bizarrement, les larmes ne coulaient pas, ou ne coulaient plus. Les enfants ne réalisaient pas encore, qu’ils avaient tout perdu. De leur maison, à leur parents. Tout. La seule chose qui leur restait était Alfred. Et encore.

    - Dès demain, je chercherai un orphelinat pour vous. Vous y serez sans doute mieux qu’avec moi … Je n’ai jamais été doué pour élever les enfants…


Et comme promis, le lendemain, le majordome s’attela à la lourde tâche de la recherche de l’orphelinat. Pourtant, elle ne fût pas si ardue que cela. Alfred avait une cousine, douce comme un agneau et adorable avec les enfants, qui travaillait dans un orphelinat, dans la campagne anglaise. Au moins, il était sûr d’une chose, là bas les enfants seraient bien traités. Du moins il l’espérait.

Cloverfield Orphanage, Novembre 1940.


Cet endroit était horrible. Miteux. Sale. Lugubre. Alix aurait pu trouver une liste interminable d’adjectifs pour qualifier cet endroit. Seulement un mois après son arrivée, elle sentait qu’elle ne pourrait jamais se sentir chez elle, ici. Ses parents lui manquaient, Alfred les avait abandonnés, plus personne ne l’écoutait. Même l’enfer était sans doute plus agréable que cet orphelinat. Pourtant, elle ne manquait de rien. Sa vie n’était juste plus aussi luxueuse qu’avant. Avant de les laisser, Alfred leur avait offert de jolis vêtements, et de quoi se divertir. Et comme pour se faire pardonner, il avait offert à chacun des enfants leur instrument de prédilection. Ainsi, Alix avait pu retrouver son violon. A l’orphelinat, elle en jouait plus jamais. Elle avait trouvé refuge dans le petit théâtre. L’acoustique, la résonance était parfaite ici, et elle restait tranquille. Personne ne venait la déranger, ici. Et de toute façon, personne ne lui parlait. Sauf aujourd’hui.
Comme à son habitude, Blanche Neige s’était rendue au petit théâtre, pour jouer un morceau. La musique avait envahi la pièce, les notes s’écoulaient peu à peu. Quand un grincement vint perturber la mécanique de la mélodie. Alix s’arrêta soudainement.

    - Non. Ne t’arrête pas, continue.


La voix était enfantine, douce et claire. Mais la jeune fille ne parvenait pas à voir de qui il s’agissait. Elle plissa les yeux, avant de reprendre son morceau. La personne, qui s’avérait être un garçon, s’avança peu à peu, avant de prendre place dans l’un des sièges. Une tignasse aussi sombre que la sienne, de grands yeux à la couleur étrange… L’Ecossaise ne mit que quelque seconde à le reconnaître. Il était arrivé le même jour qu’elle, à Cloverfield. Mais c’était tout ce qu’elle savait de luit.


    - C’est l’ouverture 61 du concerto pour violon de Beethoven, n’est ce pas ?


C’était la première fois que quelqu’un ici s’intéressait à ce qu’elle faisait. Et qui plus est, qui connaissait ce qu’elle jouait. La jeune fille esquissa un sourire, et arrêta de faire glisser son archer sur les cordes de l’instrument.

    - Tout à fait. Tu joues aussi de la musique classique ?
    - Disons que je m’y intéresse. Je suis Lucifel Sveinsonn. Et tu es… ?
    - Alix. Alix McAndrew.



Avec le temps, les deux enfants avaient appris à faire connaissance, et il se trouva qu’il s’entendaient plutôt bien. Pour ne pas dire comme larrons en foire ! Peu à peu, ils s’imposèrent comme deux figures importantes, à l’orphelinat. Alors naturellement, lorsque les adultes disparurent, Lucifel s’imposa au sommet de la hiérarchie des orphelins. Quelque part, la disparition de toutes formes d’autorité et des adultes était un soulagement pour Alix. Elle se sentait libre. Il n’y avait plus rien au dessus d’elle – hormis Lucifel, mais cela ne plus posait pas de souci-. Elle savait que c’était le début d’un autre commencement, d’une nouvelle vie. Une nouvelle vie où elle aurait certainement sa carte à jouer.





Poppy.

WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] 141634icon145copie
▬ Âge : 17 ans ! (même si c'est que demain, hinhinhin)
▬ Sexe : Non.
▬ Double compte ? Pas encore 8D
▬ Comment avez vous connu le forum ? Tiens, elle est marrante, cette question 8D !
▬ Qu'en pensez vous ? Voyez vous des améliorations à apporter ? Oui, je pense qu'on devrait donner des cookies aux admins, pour les féliciter de ce magnifique forum ! /OUT
▬ Autre chose ? Je finirai ma fiche plus tard, hein.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.poppyinthesky.deviantart.com
Alix V. McAndrew

Princesse du Trèfle
Alix V. McAndrew
♣ Princesse du Trèfle ♣


Rang : Princesse.
Totem : Lynx.
Messages : 218
Age : 28
Pseudo : Poppy.

Once upon a time
Âge du personnage: 13 ans.
Date d'arrivée à Cloverfield: 4 Octobre 1940

WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Empty
MessageSujet: Re: WHY DO WE FALL? • McAndrew. [FINI]   WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Icon_minitimeSam 10 Nov - 16:16

    Aujourd'hui est un grand jour ! Après 3mois, ma fiche est enfin finiiiiie ♥
    Lulu, j'attends ton passage ♥

    *s'en va faire la danse de la joie*
Revenir en haut Aller en bas
http://www.poppyinthesky.deviantart.com
Lucifel J. Sveinsson

Bitch plz
Lucifel J. Sveinsson
♣ Bitch plz ♣


Rang : Prince.
Totem : Corbeau.
Messages : 806
Age : 31
Pseudo : Stonefox.

Once upon a time
Âge du personnage: 12 ans.
Date d'arrivée à Cloverfield: 4 Octobre 1940.

WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Empty
MessageSujet: Re: WHY DO WE FALL? • McAndrew. [FINI]   WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Icon_minitimeDim 11 Nov - 22:12

jhghdjdh C'est parfait ♥♥ Tu es validée, dear ♥♥♥
J'adore ta fiche, elle est hgadjyf et Alix est trop cuuute *A* Bon jeu !
Revenir en haut Aller en bas
Alix V. McAndrew

Princesse du Trèfle
Alix V. McAndrew
♣ Princesse du Trèfle ♣


Rang : Princesse.
Totem : Lynx.
Messages : 218
Age : 28
Pseudo : Poppy.

Once upon a time
Âge du personnage: 13 ans.
Date d'arrivée à Cloverfield: 4 Octobre 1940

WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Empty
MessageSujet: Re: WHY DO WE FALL? • McAndrew. [FINI]   WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Icon_minitimeDim 11 Nov - 22:26

    GNYAAAAAH. *câline*
    J'avais peur que la partie avec Lulu ne convienne pas ;__; !
Revenir en haut Aller en bas
http://www.poppyinthesky.deviantart.com
Lucifel J. Sveinsson

Bitch plz
Lucifel J. Sveinsson
♣ Bitch plz ♣


Rang : Prince.
Totem : Corbeau.
Messages : 806
Age : 31
Pseudo : Stonefox.

Once upon a time
Âge du personnage: 12 ans.
Date d'arrivée à Cloverfield: 4 Octobre 1940.

WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Empty
MessageSujet: Re: WHY DO WE FALL? • McAndrew. [FINI]   WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Icon_minitimeDim 11 Nov - 22:35

Non, c'est parfait ♥
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


♣ ♣



WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Empty
MessageSujet: Re: WHY DO WE FALL? • McAndrew. [FINI]   WHY DO WE FALL? • McAndrew.  [FINI] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

WHY DO WE FALL? • McAndrew. [FINI]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Not much of an Angel - FINI
» Elyanore O'Phoenix [FINI. ♥]
» Heather J. Haze [ Fini ]
» Là où réalité rime avec cruauté... [re-en cours - correction]
» Leonild Braintree ▬ Fear the law, cuz' i can make you fall.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Unlucky Cloverfield :: • With crooked children. :: Registres. :: Greetings !-