Alexiel Hargreaves ♣ Plutôt manquer d'yeux que d'esprit.



 
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 Alexiel Hargreaves ♣ Plutôt manquer d'yeux que d'esprit.

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Alexiel Hargreaves

Duc
Alexiel Hargreaves
♣ Duc ♣


Rang : Duc
Totem : Mangouste
Messages : 35
Age : 24
Pseudo : Pan

Once upon a time
Âge du personnage: 12 ans
Date d'arrivée à Cloverfield: 7 octobre 1940

Alexiel Hargreaves  ♣  Plutôt manquer d'yeux que d'esprit. Empty
MessageSujet: Alexiel Hargreaves ♣ Plutôt manquer d'yeux que d'esprit.   Alexiel Hargreaves  ♣  Plutôt manquer d'yeux que d'esprit. Icon_minitimeMer 9 Oct - 20:50



”Trust me, I’m a genius.”

"Feat. Ciel Phantomhive"

▬ âge : 12 ans
▬ date de naissance : 13 février 1929
▬ catégorie Raffined Class
▬ rang : Duc
▬ date d'arrivée à cloverfield : 7 octobre 1940
▬ péché mortel : Orgueil
▬ totem : Mangouste
 

“If I win, I'm a prodigy. If I lose, then I'm crazy. That's the way history is written.”
"L’homme est une intelligence servie par des organes."





Alexiel n’est pas un enfant. Son coeur s’est déjà enrobé d’une rudesse, d’une logique qui n’a rien d’infantile. Son regard est froid, raide, calculateur. Parce qu’Alexiel est doué en calcul, qu’il s’agisse de chiffres, de gens, de situations. Son regard vif évoque un abysse sombre et glacial, une teinte océan qui pourtant, ne versera jamais une larme. Alexiel ne s’encombre pas des pleurs et des sourires. Rien dans sa tenue, dans son allure, ne trahissent sa jeunesse. Même sa voix, en dehors de son timbre fluet, est toujours grave et égale, comme celui d’un noble autoritaire.

Comment est-il devenu ainsi ? Est-ce son intelligence hypertrophiée qui a fait de son esprit un mécanisme droit, étanche aux joies – ou aux tourments – de l’enfance ? Qui a rendu son expression de marbre si imperturbable, inébranlable, comme gravé dans le roc ? Alexiel n’est pas bien grand, pas bien consistant, mais son intelligence infaillible le rend imposant, intimidant. Il s’impose, il le sait.

Bien que parfaitement jouisseur de sa condition, Alexiel ne se laisse pas aller aux caprices et aux jeux cruels dont se délecte le Prince. Les autres ne l’intéressent pas. Alexiel ne les regarde pas, ne les voit pas. Leurs voix évoquent à ses oreilles un bourdonnement niais et irritant qu’il fuit dès que faire se peut. Il tolère l’Aristocratie, étant habitué aux mondanités depuis son plus jeune âge, mais le peuple ne reçoit que son mépris, au mieux son indifférence. C’est, au fond, un être solitaire et casanier, qui ne s’épanouit que dans les stimulations intellectuelles dont il se nourrit sans cesse. Il ne fait guère preuve de tact, de patience ou de compréhension. Il ne perd pas son temps. Il ne pardonne pas les erreurs et les maladresses. Surtout les siennes.

Malgré sa sempiternelle gravité, il n’est pas exempt d’irritation et de colère. Lorsqu’il n’est pas engourdi dans son immuable lassitude, Alexiel est très vite agacé. Par les autres, surtout. Il ne supporte pas le manque de respect ou la simple bêtise, et cette exaspération peut se muer en un impressionnant courroux. Il n’est pas du genre à se laisser faire ou à taire ses opinions. Ce trait ajouté à son discernement est très certainement à l’origine de sa condition actuelle.  

Alexiel ne supporte guère la proximité tactile ou sensorielle. Il ne se laisse ni approcher, ni toucher, ni même effleurer du doigt. Il vous regardera toujours fixement, sans ciller, sans détourner le regard, mais ce sera là l’unique contact que vous pourrez espérer entre vos deux êtres. Les attentions délicates, les caresses innocentes, les élans de tendresse, toutes ces niaiseries lui inspirent une intense répulsion. C’est aussi un garçon pudique, dont l’intimité est farouchement préservée, qu’elle soit de cœur ou de corps. N’espérez pas obtenir les faveurs d’Alexiel Hargreaves via quelque attraction charnelle, quelque charme travaillé. Il passera son chemin sans s’attarder.

Il apprécie néanmoins l’ensemble des avantages qui s’offrent à lui, que ce soit en matière de confort ou de bienséance. L’élégance des gestes et des paroles lui plait, et il s’emploie à la respecter comme l’implique son rang. Il est fier, hautain, pourvu d’un orgueil sans prétention, sans fanfaronnade – il n’en a pas besoin. Il connait sa valeur et son talent. Il s’arrange pour qu’on le sache. Il s’arrange même pour que ce soit l’unique chose qu’on sache de lui.

Il n’y a que la nuit où le visage d’Alexiel semble parfois retrouver la marque d’une enfance oubliée, enfouie. La nuit, Alexiel devient incubateur de cauchemars et de terreurs nocturnes. Il pleure, il tremble et chuchote des prières sous ses draps. Orgueilleux, il préférerait périr plutôt que de révéler cette nature faible et puérile aux yeux de quiconque. Il profite de l’obscurité et du sommeil ambiant pour ouvrir les vannes, libérant le flot de ses peurs, de ses larmes, de ses désirs parfois. Au matin, aucune trace de cette faille n’est visible sur son visage inerte, stoïque. Aucune preuve. Le sillage de ses larmes s’est effacé, la marque de l’enfance a disparu. Il enserre son cœur d’un corset ferme et redoutable. Jusqu’à la nuit prochaine.



I don’t like lollipops.
"L’intelligence n’est pas une garantie de bonne pensée."

Un simple petit questionnaire pour mieux connaître votre personnage et son sentiment sur la vie à l'orphelinat.


  • Que pensez-vous de la Royauté ? C’est nécessaire. Le peuple doit être guidé et commandé. Le rôle du roi et de la reine, ici du prince et de la princesse, est autant symbolique que pratique. C’est ainsi qu’il considère ce système, n’y décelant aucune véritable injustice. De la même façon, Alexiel se sert de la Royauté autant que la Royauté se sert de lui. C’est un accord tacite entre le Prince et le Duc. Formé aux usages, Alexiel témoigne un profond respect – bien qu’il soit parfois assombri d’agacement face à la puérilité de Lucifel – envers son souverain. Il imite en ce sens celui, tout aussi noble et sincère, qu’avait son père pour le Roi George. Il remplit son devoir.

  • Que pensez-vous de l'Aristocratie ? C’est son élément, son univers, il ne saurait s’accommoder à un autre. De même qu’Alexiel ne serait pas à l’aise sur le trône, préférant agir dans l’ombre, l’idée d’une société égale et égalitaire lui hérisse le poil. Il n’imagine pas d’autre système que celui de rangs établis et distincts. Cette hiérarchie est essentielle. Mais il doit en faire partie. De même, il ne supporterait pas de ne pas appartenir à la haute sphère. En revanche, la Lower Class l’agace, le répugne parfois. Il ne supporte pas d’être touché, approché, encore moins aidé. Les valets ne reçoivent que son dédain, bien qu’il sache s’en servir dans certaines circonstances.

  • Quel est votre sentiments sur Le Sycophante et les Remords ? A l’origine, Alexiel appelait ces créatures « histoires de fantôme ». Jusqu’à ce qu’il n’ait plus le choix, devant l’évidence, d’admettre que ces histoires étaient une réalité. Alexiel doit user de tout son sang-froid, toute sa logique implacable pour ne pas se laisser atteindre. Il le refuse. Les monstres sont des éléments perturbateurs dans son monde cartésien, infaillible. Par orgueil, il demeure stoïque tout de même, moquant les plus froussards, rassuré par le réconfort précaire découlé de son rang. En tant que Duc, il est moins disposé à subir les attaques de ces créatures de l’ombre. Beaucoup d’enfants pensent qu’il n’a pas peur. Les plus attentifs remarqueront cependant, au cœur de ses prunelles outremer, l’éclat vibrant d’effroi.

  • Quel est l'investissement de votre personnage dans la course aux privilèges ? Exception faite du Prince, Alexiel ne subit l’autorité de personne et cela lui convient bien. Il ne se voit pas d’autre rôle que celui-ci, qu’il a toujours connu. Il profite de ses privilèges et remplit ses fonctions. Il excelle dans son art. Il est intimement convaincu que personne d’autre que lui ne saurait se montrer aussi digne de ces responsabilités.






“I never tell anyone exactly how clever I am. They would be too scared.”
"Trop d’intelligence tourne en folie."





Mr Hornby caressa tendrement le crâne soyeux du petit Alexiel Hargreaves, satisfait de constater ses progrès fulgurants. A sept ans, il faisait preuve d’une vivacité d’esprit à laquelle Mr Hornby, pourtant expérimenté, n’avait encore jamais assisté.

– C’est très bien, Alexiel. Tu peux aller jouer, maintenant. Tu as fait de gros efforts.

L’enfant le fixa de son regard saphir, l’air impassible, très sérieux. Puis il se tourna vers les quelques jouets de luxe qui parsemaient sa vaste chambre. Leur aspect net et intact en disait long sur l’indifférence avec laquelle leur propriétaire les avait traités. Combien de fois y avait-il touché ? Mr Hornby doutait qu’il les appréciât même. Dans ses heures de répit, finalement plutôt restreintes, le professeur avait toujours vu son élève plongé dans un livre d’étude – de science principalement – ou s’employant à sonder les mystères de divers ustensiles de calcul.

Ainsi occupait Alexiel sa solitude quasi absolue. Lui qui avait été retiré de l’école dès ses premiers temps au sein d’un établissement classique, son avance manifeste représentant un fossé trop vaste pour qu’il pût être comblé. Oui, Alexiel s’ennuyait à l’école. Il ne se trouvait aucune affinité avec ses camarades dont les distractions futiles le lassaient trop vite, en dehors de quelques jeux d’esprit qui stimulaient son cerveau hyperactif. Quant à l’instruction… Tout allait si lentement.

Mais, au fond, ce fut davantage le malaise dissimulé des instituteurs – la supériorité d’un jeune enfant a de quoi ébranler les réservoirs à connaissance, et donc à autorité, qu’ils étaient – qui poussa le père d’Alexiel, unique tuteur de l’enfant depuis que sa mère était morte en couche, à le retirer définitivement du milieu scolaire.

Cet esseulement encore plus poussé n’arrangea pas le manque de sociabilité du petit garçon, et n’altéra pas moins son caractère réfléchi. Il délaissa bientôt les jeux d’aventure pour ceux de logique. Les expériences de l’enfance pour les inspirations des adultes. De son père. Il adorait imiter son père. Il l’admirait secrètement. Oh, Mr Hornby, malgré la discrétion exemplaire de son élève à ce sujet, n’y avait pas été insensible. Ce regard soudain fébrile à l’approche du père Hargreaves, cet instant où son corps d’ordinaire si raidi s’agitait sur sa chaise, où son attention inébranlable devenait déconcentrée, attirée par la silhouette massive de celui dont il attendait un mot, un regard, l’ombre d’un témoignage d’affection.

Mr Hornby en était d’ailleurs un peu triste. C’était plutôt pathétique, ce tout petit garçon qui s’employait sans cesse à prouver à son père qu’il en « valait la peine ». Mr Hargreaves était-il ignorant de ses efforts manifestes, ou simplement indifférent ?  


Alexiel finit par consentir à quitter la chaise sur laquelle il passait le plus clair de son temps. Il passa lentement devant les soldats de plomb, le cheval à bascule, les petites voitures… Jusqu’à s’arrêter devant une caisse remplie de cubes de bois qu’il entreprit d’assembler en une construction compliquée. Mr Hornby soupira et se rendit au bureau de son employeur afin de recevoir ses gages mensuels.


♣     ♣     ♣


– Asseyez-vous, Mr Hornby. Comment se passent les cours ?

– Ma foi, Alexiel ne cesse de m’impressionner, Monsieur. J’ai rarement vu un enfant aussi doué. C’est qu’il met beaucoup de cœur à l’ouvrage !

Mr Hargreaves esquissa un vague sourire d’approbation tout en servant un verre de whisky à son employé et lui-même.

– Oui, il est très consciencieux. C’est une qualité essentielle qui saura lui être favorable lorsqu’il aura pris ma succession.

– Oh, il ne parle que de cela, Monsieur. A croire que c’est la seule chose qui l’intéresse vraiment…

L’air soudain perplexe du précepteur irrita Mr Hargreaves.

– Où voulez-vous en venir ?

Mr Hornby prit une vive gorgée de whisky.

– Pour être franc, bien qu’Alexiel démontre des qualités exceptionnelles dans nombre de disciplines, en particulier les mathématiques, je ne peux m’empêcher de le trouver… eh bien, triste. Je le trouve triste. Mélancolique.

– Il n’a pas de quoi, rétorqua l’homme d’un ton sec. Alexiel ne manque vraiment de rien. Sa chambre est remplie de jouets, il a tout le confort nécessaire, un personnel aux petits soins, un avenir assuré… Je ne vois pas ce qu’il lui faudrait de plus.

– Certes, certes. Mais peut-être l’essentiel ne se trouve-t-il pas en cela… Peut-être Alexiel s’épanouirait-il davantage dans la compagnie d’autres enfants, ou dans d’autres occupations, moins… sérieuses. Peut-être même que sa mère lui man…

– Foutaises !

Mr Hornby sursauta.

– Comment pourrait-il la regretter, il ne l’a même pas connu ! Et puis, et puis après tout, sans lui, peut-être qu’elle serait…

Hargreaves plongea son regard dans celui du maitre et s’interrompit lui-même, avant d’ajouter d’un ton un peu abrupt :

– Bref. Cela étant, une seule chose m’intéresse et vous le savez : sa réussite scolaire. Laissez-moi me charger du reste, si vous le voulez bien. Voici votre chèque. Maintenant, je me dois de vous éconduire, un important rendez-vous d’affaire m’attend.

Mr Hornby prit congé, mais avant de quitter le domicile des Hargreaves, il s’autorisa un détour jusqu’à l’hériter, qui n’avait pas bougé de sa place. Attendri et soucieux, le vieux professeur s’approcha de l’enfant et s’agenouilla près de lui. Alexiel ne lui adressa aucun regard et poursuivit la réalisation de ce qui ressemblait à une cité élaborée.

– C’est une ville que tu as inventée ?

– Oui.

– C’est très complexe, dis-moi.

– Oui. C’est mieux ainsi.

– Et les soldats protègent les gens ?

Alexiel abaissa les bras et observa lesdits soldats brandissant des baïonnettes.

– Plutôt la haute société.

– Seulement ?

– He bien… Seuls les gens riches peuvent se permettre de payer des soldats. Les gens du peuple, les pauvres… Ils ne peuvent rien faire. Ils sont faibles. Ils sont condamnés.

L’enfant se tourna vers le visage défait de son professeur.

– Tandis que Père et moi sommes forts.


Mr Hornby, fixant de ses pupilles tremblotantes la chevelure raide et étrangement cendrée de son disciple, déglutit en tâchant de dissimuler son trouble. Indifférent, Alexiel se leva brusquement et alla s’asseoir à la table d’échec.

– Voulez-vous jouer avec moi ?

Mr Hornby répondit, étouffant un petit rire :

– Je doute que tu puisses jouer aux échecs, Alexiel. C’est un jeu très complexe que mêmes les adultes ont du mal à maitriser. D’ailleurs, je crois que personne ne t’a appris à y jou…

– J’ai appris tout seul, coupa Alexiel d’une voix forte et ferme. Alors voulez-vous jouer ou non ? Peut-être avez-vous peur de vous mesurer à moi. A moins que vous ne sachiez simplement pas comment y jouer. Après tout, vous n’êtes qu’un simple professeur.

Une esquisse de sourire naquit à la commissure de ses lèvres.
Ce ton impérieux contrastait tant avec la voix fluette et juvénile qui le portait que Mr Hornby en fut tout à fait perturbé. Ce fut d’ailleurs ce trouble qui l’incita à ne pas relever la condescendance dont Alexiel faisait preuve à son égard. A cet instant, Mr Hornby se dit que s’il n’avait pas été si précoce, si mûr et réfléchi, Alexiel aurait certainement été un de ces enfants capricieux et colériques, ces enfants qui ne trouvent d’autre exutoire à leur frustration constante que la haine ou le mépris pour autrui. Il usait de mots acérés, de stratégies élaborées, mais le résultat était le même. Il vilipendait pour compenser ses carences, pour apaiser ses tourments. Mais en avait-il seulement conscience…
Silencieux, Mr Hornby s’assit docilement face à l’enfant qui venait de le soumettre, l’esprit échauffé par ces réflexions incessantes. Et il ne put que constater que l’enfant avait dit vrai.

– Echec et mat.

Souffla ce même enfant, la voix sifflante, basse, mais féroce.



♣     ♣     ♣


« Père et moi sommes fort. »

Et pour cause. Mr Hargreaves était à la tête d’une prestigieuse mine de charbon, qui à défaut de partager le sort national, avait connu un essor sans précédent en ces temps de guerre. La fabrique Hargreaves était de renommée planétaire à présent, un fait dont le petit Alexiel, unique héritier de ce patrimoine, avait très tôt été conscient.
Il faut dire que l’esprit affûté de cet enfant fort éveillé avait vite compris qu’il s’agissait de l’exclusif sujet d’intérêt aux yeux de son père. Quoi de plus logique alors, que d’obtenir par ce biais ce même intérêt ? L’intelligence d’Alexiel était une arme redoutable en même temps qu’un fardeau dramatique. Car Alexiel comprenait tout, il voyait tout, il sentait tout. Rien n’échappait à sa raison froide et implacable.

Alexiel savait voir dans le jeu des grandes personnes. Il ne se laissait berner par aucune manigance, aucune manipulation, aucun mensonge. Cela ne fit que creuser cette lassitude arrogante qui ne le lâcherait plus. Ce monde de rats l’ennuyait. Seul son père trouvait grâce à ses yeux. Seul le regard de son père était important.

Mais Alexiel n’obtint toujours qu’un regard voilé, prudent, lointain. Un coup d’œil. Ses prouesses d’esprit, acharnées et prodigieuses, obtenaient son consentement vague, froid. De mémoire, Alexiel ne se souvenait pas que son père l’eût jamais touché, ou même témoigné le moindre attachement. Alexiel comblait cette carence en pensant à l’avenir glorieux qui lui était promis, unique témoignage de l’estime de son père. Il se raccrochait à cet ultime mérite avec une sorte de pathétisme, de force du désespoir. Il se gonflait d’orgueil et de désabusement, prenant trop tôt les traits de la maturité afin de gagner ce regard qu’il ne savait obtenir. Indépendant, sérieux, trop vite au fait des failles et des atouts de cette société insensée dans laquelle il vivait, Alexiel devenait un enfant vide, creux, observant le monde grouiller à ses pieds du haut de sa tour.

Jusqu’à l’assassinat de son père. Un dimanche. Des badauds, des communistes, de la populace. Des rats. Des rats avaient emportés son père, le regard espéré s’était éteint à jamais. Alexiel fut brisé, anéanti, mais la prestance qu’il avait façonnée au fil du temps s’était muée en prison charnelle, une chrysalide d’apparence dont Alexiel ne savait plus se défaire. Il ne pouvait plus ôter le masque qu’il avait soigneusement, minutieusement incrusté à sa peau. Aussi n’eut-il aucun sanglot, aucun cri, aucun tiraillement perturbant ses traits placides.  

Il fut envoyé à l’orphelinat trois jours après Lucifel Sveinsson. Très vite, son intelligence tranquille et le mépris charismatique qui émanait de sa personne impressionnèrent nombre d’enfants. La vie d’orphelin était rudimentaire, rustique même, pour qui avait connu l’existence douillette des manoirs fortunés. Mais Alexiel, grâce à sa logique imparable, apprit rapidement à faire usage de ses atouts. Il manipula, persuada, menaça, s’allia, chacun de ses actes était le résultat d’un projet complexe, sophistiqué et finement préparé qui devait faire en sorte que son existence pût redevenir un tant soit peu profitable.

Ce dessein fut quelque peu entravé par la conjonctivite infestée qu’il contracta un jour d’hiver. A l’époque, les adultes étaient encore là. Il dut, à contrecœur bien sûr, se rendre à l’infirmerie. Il y resta bien plus longtemps qu’il n’aurait dû, et le pire dans cette affaire fut qu’il en était tout à fait conscient. Il capta très vite les anomalies médicales et mentales qui suintaient du comportement bizarre de Miss Hingley. Il tenta même de se guérir lui-même, mais affaibli et impuissant, il ne put se battre contre la démence tenace de l’infirmière. Il en perdit son œil, ainsi que tout vestige de confiance envers les adultes. Les grandes personnes étaient devenues des êtres instables et vils qu’il ne devait pas regretter.

C’est ainsi que, le jour de leur disparition inexpliquée, Alexiel ne partagea pas l’affolement général. Un petit sourire perla au coin de ses lèvres pâles. Un nouveau projet se dessinait déjà dans son esprit placide et clairvoyant. Il devint le bras droit de Lucifel, son allié depuis le commencement. Il l’aida et le conseilla lors de la création de cette petite société interne, aussi malsaine et ordonnée que l’était l’originale. Il devint Duc. Et jamais plus qu’aujourd’hui cette intelligence glacée et imparable ne lui fut bénéfique.




Pan
"Ainsi Pan, tout ceci est ton oeuvre."

▬ âge : jeune
▬ sexe : sans contrefaçon
▬ double compte : pire  >.<
▬ Comment avez vous connu le forum ? Je suis le double pauvre et la poupée folle du Prince. J’avais noir et jaune, je voulais aussi rouge.
▬ Qu'en pensez vous ? Voyez vous des améliorations à apporter ? Oh non, pitié.
▬ autre chose ? Soyons actifs, sacrebleu.



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Lucifel J. Sveinsson

Bitch plz
Lucifel J. Sveinsson
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Date d'arrivée à Cloverfield: 4 Octobre 1940.

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MessageSujet: Re: Alexiel Hargreaves ♣ Plutôt manquer d'yeux que d'esprit.   Alexiel Hargreaves  ♣  Plutôt manquer d'yeux que d'esprit. Icon_minitimeMer 9 Oct - 21:19

Gnnnnnnnnnnnnn :crazy /PAN. J'aime vraiment beaucoup. Beaucoup. Beaucoup. Beaucoup. Ton Alexiel est vraiment crédible et je suis très satisfaite de ton adaptation. Quand même, quel p'tit con. D'ailleurs, je suis aussi très contente de la raison que tu as trouvé à son œil blessé, ça change des habituelles blessures gores (même si en fait une conjonctivite qui dégénère à ce point c'est super gore xD Mais pas racoleur. Enfin je me comprends). Même les citations de ta fiches sont super bien trouvées, elles lui vont vraiment bien xD Je me suis marrée au "I don't like lollipops", ça le résume en une phrase. Et la bann où il a une pure tête de génie du mal avec le "trust me, I'm a genius" est magique :coeur Enfin voilà, je suis heureuse d'avoir un Alexiel digne de ce nom en ces murs :happy Cette fiche fabuleuse n'a que deux défauts : à l'époque, l'Angleterre avait un roi (Georges VI) (en fait après Victoria il me semble qu'il n'y a eu que des rois pendant un moment) et c'est une mine que le père d'Alexiel possède (+ les usines qui vont avec effectivement)/
Mais ces petits détails sont trop faibles pour entraver ta validation, tu es donc lu et approuvé :ange 
Tu sais ce qu'il te reste à faire, bon jeu ♥️
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Alexiel Hargreaves

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MessageSujet: Re: Alexiel Hargreaves ♣ Plutôt manquer d'yeux que d'esprit.   Alexiel Hargreaves  ♣  Plutôt manquer d'yeux que d'esprit. Icon_minitimeMer 9 Oct - 21:42

*soulagement intense*

Merciiii Lulu je suis ravi :halo 
Je m'excuse tout de même pour les erreurs, je vais les corriger. Je croyais que c'était la mère de la reine actuelle, honte sur moi.
Ouais elles sont classes ces citations :crazy 

Merci cher Prince :ange 
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MessageSujet: Re: Alexiel Hargreaves ♣ Plutôt manquer d'yeux que d'esprit.   Alexiel Hargreaves  ♣  Plutôt manquer d'yeux que d'esprit. Icon_minitime

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