] L’orphelinat est un lieu cruel, sans pitié, où seuls les plus intelligents et les plus chanceux survivent. Les autres, ils n’ont qu’à croupir parmi les orphelins, obéissant gentiment aux ordres, sans jamais se soulever. Vivant sans réel but, préférant ne plus penser qu’à obéir, servir, et contenter. Ils oublient petit à petit leurs identités, ceux qu’ils sont, les projets qu’ils ont un jour eus, leurs souvenirs parfois. Pour la majorité. Car comme dans toute communauté gouvernée par oligarchie, il y a ceux qui pensent. Les esprits du groupe. Ceux qui s’étalent en plein jour, et dont les idées sont nommées rebellions, et ceux qui font comme Meredith. Ceux-là, on pourrait les appeler des égoïstes. Ils ne pensent qu’à eux. Ils gardent leurs idées, les mettent en place, font en sorte qu’elles soient rentables, mais gardent tous les profits et bénéfices pour eux. C’est plus simple, il y a moins d’emmerdements, moins de choses qui dérapent. Et surtout, personne pour vous dénoncer. Personne pour vous mettre des bâtons dans les roues, ou pour vous faire obstacle. Voilà pourquoi les égoïstes existent : Car il est tellement simple d’être égoïste !

Attention, on ne parle pas ici de pur personne égoïste, sans cœur, et qui serait prête à vendre leur proche. Non. Ici, on parle des gens comme Meredith : Des égoïstes pensants, ou savants. Ils utilisent leurs intelligences non pas au profit de la communauté, mais à leur propre bonheur personnelle. Dans le cas de la brune, qui a fondée son commerce sur la revente de drogues ou de cigarettes au plus grand, cela lui permet de s’assurer un meilleur confort de vie que les autres petits orphelins. Cela lui permet une certaine dépendance vis-à-vis de la nourriture, qu’elle utilise fréquemment comme monnaie d’échange. Pas qu’elle soit gourmande, mais cela lui permet d’échapper à la masse de monde des repas: Meredith ne supporte que difficilement la présence de plusieurs personne en même temps. Elle préfère la solitude, le silence. Raison pour laquelle les Remords la fascinent : Il n’y a jamais personne autours d’elles. N’y aurait-il que la brune assez folle pour les admirer ? Il faut le croire. C’est pourquoi elle se retrouve chargée du verger rouge. Cette envie de solitude n'est plus un problème dans ce lieu seulement accessible à une poignée de personne. Son choix de corvée ne pouvait en être un autre.

Ne vous étonnez pas sur ces derniers mots. Ils sont simples. Et veulent dire exactement ce qu’ils veulent dire. Meredith a choisit d’être responsable du potager rouge. Elle n’est pas allez voir directement un membre de la monarchie en criant : « Et toi ! J’veux être à ce poste, donc j’y serais ! ». Non. Déjà par ce qu’elle ne le peut pas. Ensuite, par ce que cela l’aurait fait connaître. Enfin, par ce qu’il est plus amusant de manipuler les gens. Leur susurrer des mots à l’oreille, faire jouer sa beauté, laisser passer des allusions.. Tout cela n’est qu’un passe-temps pour la brune. Un passe-temps qu’elle prend plaisir à pratiquer. C’est tellement plus reposant d’être derrière la scène et de tirer les cordes qu’il faut pour obtenir exactement les choses voulues. Voilà la raison de son rang 6. Juste assez important pour ne pas subir des attaques, assez bas pour ne pas éveiller les soupçons, de cette place, Meredith peut tout faire. Sans jamais se mêler à la politique en vigueur au pensionnat. Seule sa propre tête l’intéresse. Oh – Parfois il arrive qu’elle ait de l’affection pour quelqu’un, mais étant du genre à vite se lasser des choses, elle évite de se lier d’amitié avec quiconque. De plus, elle déteste qu’on s’incruste dans sa vie, et fait confiance à peu de gens, pour ne pas dire personne.

Comme pour chaque orphelin, Meredith se sait surveiller. Son petit commerce ne se fait pas remarquer, mais si jamais elle commençait à se rebeller, on verrait forcément tous les petits arrangements qu’elle a avec tel ou tel personne. Alors, elle se tait. Se laissant vivre au jour le jour, parmi tous les autres moutons. Assez intelligente pour ne pas se faire remarquer. La situation qu’elle s’est faite au fil des mois lui convient. On lui proposerait de monter en grade, elle refuserait. Pas seulement pour rester dans l’ombre, mais aussi car elle se sent étrangère. Tous ce qui se passe ne semble pas la toucher. On lui a imposé du travail obligatoire malgré sa paresse ? Qu’à cela ne tienne ! Elle n’a qu’à sortir son joli minois, jouer un peu, et le tour est joué : Elle se retrouve projetée dans le potager rouge, où elle n’a presque rien à faire.

Pour que ses tours de passe-passe marchent, la brune entretient son corps du mieux possible. Lorsqu’on a un joli visage, autant l’entretenir pour s’en servir, non ? De même, on la croit faible. Que les gens croient ce qu’ils veulent, tant que l’on peut se servir de cette prétendue faiblesse en tant que force.

Une enfant qui a grandit trop vite, balancée trop rapidement dans le monde des adultes, voilà ce qu’est Meredith. Elle n’a que 15 ans, et agit avec trois années de plus. Qui peut la blâmer ? Ses yeux, jadis innocents, ont déjà vus le sang, la mort, le meurtre. Son corps d’enfant a déjà connu les coups, les bleus et la douleur. Son âme a été souillée alors même qu’elle n’était que petite fille, l’obligeant à grandir, contre son grès. Meredith n’a pas connu la joie insouciante d’autres enfants. La voilà adulte, entourée de petit, coincée dans un orphelinat où les problèmes ne sont pas les siens.

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