Sympathy for the Devil

Le Sycophante & sa clique.

Qui est donc cette femme étrange qui erre parfois dans l'orphelinat et qui chuchote à l'oreille du Prince et de la Princesse ? En y regardant de plus près, elle n'a pas l'air tout à fait humaine... Seraient-ce des yeux sur sa gorge de ses avant-bras ? Les Remords semblent la suivre comme des papillons de nuit attirés par la lumière... Et là, ne vient-elle pas de traverser le mur ? Et ces autres femmes aux airs effrayants qui se traînent ici et là, ont-elles un rapport avec la première ?

Le Sycophante peut soulever beaucoup de questions ! Alors à part le Maître du Jeu et le Compte Fondateur, qui est-elle ? Sans vous dévoiler le cœur du mystère (ça viendra, ça viendra~), sachez simplement qu'il s'agit d'une sorte d'esprit supérieur, un monstre de haut rang si vous préférez, qui est arrivé quelques temps après la disparition des adultes et le couronnement du couple royal et qui obéit aux maîtres des lieux. Le Sycophante n'est pas le sous-fifre du Prince et de la Princesse cependant : elle va-et-vient comme elle le désire et peut leur désobéir impunément si ce qu'on lui demande ne lui plaît pas. Elle a à sa solde les Remords : ces petits lutins grisâtres au visage grotesque sont ses serviteurs, ses yeux et ses oreilles. Si le Sycophante est rarement visible, vous croiserez sans doute plus souvent ses chers petits, hélas pour vous.

Quant aux autres femmes ? Elles ne sont que des doublons plus ou moins indépendants du Sycophante. Parmi ses pouvoirs, elle possède le don d'ubiquité : quand elle invoquer l'une de ses copies, un des yeux sur sa gorge ou ses bras tombe et il se transforme en une partie d'elle-même dont l'apparence est différente de celle de l'organisme mère. Le clone peut ainsi mener sa vie comme il le souhaite jusqu'à ce que le Sycophante le rappelle. Le Sycophante et ses copies ont une conscience et une mémoire collectives : ce que voit une partie est vue par les autres. Quand un œil est fermé sur le corps du Sycophante, cela signifie qu'une copie est activée quelque part. Chaque copie a des capacités particulières et elles ont toutes un nom pour les différencier.

A quoi servent-elles ? A vous surveiller, naturellement... Ai-je omis de spécifier que chaque doublon garde une ou plusieurs portes ? Mais toute porte à une clé, reste à savoir où les trouver...

Le Sycophante.

▬ NUMÉRO : 1.
▬ LIEU(X) HANTÉ(S) : Tous.
▬ CAPACITÉS CONNUES : Le Sycophante est une Déesse, elle peut tout faire. Même vous espionner sous la douche ou deviner le sobriquet qu'on vous donnait en maternelle.
▬ RÔLE : Gardienne de Cloverfield Orphanage et accessoirement celle qui balance vos bêtises à qui de droit.

Le Sycophante a l'apparence d'une femme blonde et exsangue, aux lèvres et aux ongles bleuis par un froid permanent. Elle n'a pas d'yeux là où les êtres humaines normaux en possèdent : à la place, elle a un large trait d'encre noire et ses yeux se trouvent sur sa gorge, sa nuque, ses poignets et ses avant-bras. Elle en possèdent plusieurs dizaines de diverses tailles, ouverts ou fermés. Sept d'entre eux génèrent des copies. On suppose que les autres servent à surveiller l'Orphelinat dans sa totalité et qu'ils jouent un rôle dans la domination des Remords, mais personne n'a été lui demander. Elle porte une robe noires et fluides qui recouvre tout son corps en laissant ses épaules nues.
La position du Sycophante à Cloverfield est à la fois claire et floue. Comment est-elle arrivée là ? Est-elle inférieure, égale ou supérieure à la Royauté ? En tout cas, elle semble agir de son propre gré, mais elle est souvent aperçue aux réunions aux côtés du Prince et de la Princesse, à leur chuchoter des choses à l'oreille. Car une grande partie de ce que le Sycophante voit ou entend, elle en parle au couple royal, pour le meilleure comme pour le pire...
Sinon, elle reste invisible le reste du temps et ses apparitions autres sont très rares. Pourtant, on sait qu'elle est là, quelque part...

Le Mirage.

▬ NUMÉRO : 2.
▬ LIEU(X) HANTÉ(S) : La forêt et le grenier.
▬ CAPACITÉS CONNUES : Le Mirage est un doppelganger. C'est-à-dire qu'elle peut se trouver à plusieurs endroits à la fois, deux en l'occurrence. On lui connait également un don de connaissance universelle, d'omniscience, d'anticipation et de voyance axée vers le futur.
▬ RÔLE : Gardienne des clés à une feuille et à sept feuilles.

Le Mirage est le deuxième œil du Sycophante, la première née de ses autres sœurs et donc la plus puissante. C'est pour cela qu'elle contrôle deux lieux différents à la fois, ceux qui correspondent à la première et à la dernière clé. Le commencement et l'achèvement. Elle possèdent l'apparence d'une femme au corps asexué, bien qu'un renflement de poitrine lisse se perçoive sous sa peau violacée et rosâtre. Son visage n'a pas de partie supérieure ; il ne s'agit que d'une forme ombreuse et incertaine cachée sous ce qui fait toute son étrangeté : le bouquet d'arums qui lui poussent sur la tête, jusque dans la bouche. Quand elle bouge, on les entend bruisser doucement. Ils ne sont pas blancs, mais de la même couleur d'entrailles et de chair que sa peau. Ils sont butinés en permanence par une myriades de gros papillons verts dont les ailes crissent sans relâche. Elle garde la bouche ouverte et la tête renversée en arrière à chaque instant. On peut l'entendre respirer profondément si l'on tend l'oreille.
Le Mirage a investi les profondeurs de la forêt – tandis que sa sœur la Fièvre en habite la lisière – ainsi que les hauteurs du greniers. Dans la première, on la retrouve assise devant une étendue herbeuse parsemée de champignons blancs étrangement luminescents et dans la seconde, elle garde un antique miroir brisé et piqué de rouille. Elle attend qu'on lui apporte ses deux clés reconstituées : la clé à une feuille dans la forêt et la clé à sept feuilles dans le grenier.
Elle n'a jamais usé de ses pouvoirs jusqu'à présent.

La Réminiscence.

▬ NUMÉRO : 3.
▬ LIEU(X) HANTÉ(S) : Le sous-sol.
▬ CAPACITÉS CONNUES : La Réminiscence possède de puissants pouvoir psychiques qui pénètre les esprits des êtres vivants qui se trouvent dans son entourage immédiat. Elle a un don de voyance axé vers le passé et peut charger des objets émotionnellement.
▬ RÔLE : Gardienne de la clé à trois feuilles.

La Réminiscence est le troisième œil du Sycophante, sa troisième représentation. Son apparence est à mi-chemin du squelette, du fantôme et de la momie ; elle a l'air d'un corps décharné enveloppée dans un cocon d'araignée. Elle est très grande et semble glisser au sol sans jamais y poser le pied par terre, si tant est qu'elle puisse avoir des pieds ou des jambes : de la partie inférieure de son corps, on ne distingue qu'un voile blanc vaporeux et rongé aux mites. Ses côtes les plus basses – du moins, si l'on peut appeler « côtes » cet enchevêtrement de branchages blafards qui constitue son corps – ne se referment pas totalement et laissent voir les néant de ses entrailles, rien d'autre que le noir complet. Elle possède des bras malingres et des mains aux longs doigts crochus et griffus qui ressemblent à des araignées blêmes et mécaniques ; elle dispose en effet de huit doigts. La Réminiscence n'a pas de visage dessiné, juste une tête ronde, chauve et pâle, seulement égayée par les grosses fibres qui tressent son corps, comme fabriqué avec des fagots de bois blanc. Sa tête est surmontée par une couronne, une auréole, de fines brindilles tressées qui pourraient ressembler à deux hexagones entrelacés ou à étoiles à sept branches. A part ses doigts que l'on entend parfois cliqueter, elle est particulièrement silencieuse.
La Réminiscence est peut-être la sœur la plus proche des Remords, outre le Sycophante lui-même. C'est souvent à elle qu'ils ramènent les objets égarés qu'elle trouve, pour qu'elle les stockent dans les plis de son linceul d'albâtre. Tout ce que vous laissez choir finit invariablement par se retrouver entre ses mains. Il est possible de les récupérer, mais avant, elle attend qu'on lui redonne sa clé. Sans elle, rien ne sera rendu. Elle n'a jamais utilisé ses pouvoirs. Vous la trouverez qui flottent devant une porte condamnée dans ses sous-sols, non loin de la salle d'isolement.

La Perte.

▬ NUMÉRO : 4.
▬ LIEU(X) HANTÉ(S) : La cour intérieure.
▬ CAPACITÉS CONNUES : La Perte peut dérober les parties du corps des autres sans pour autant les tuer (même des organes vitaux ou des membres importants) ainsi que se téléporter elle et ses pairs. Elle contrôle les flux invisibles qui bercent notre monde.
▬ RÔLE : Gardienne de la clé à deux feuilles.

La Perte est le quatrième œil du Sycophante. A première vue, elle a l'air d'être la plus normale de ses sœurs, si ce n'est qu'elle a les yeux vairons – un noir et un lilas –, des sourcils inexistants et qu'elle dégage une infecte odeur de poisson pourri. De plus, c'est celle qui possède les habits les plus sophistiqués, à croire que le Sycophante a fait un effort pour habiller l'une de ses copies. Elle porte une sorte de bustier à fanfreluches bleu et crème terminé par une ceinture toute en froufrou de tissus. Y sont rattachées des manches bouffantes olivâtres et porte sur les épaules un d'opulent voile transparent qui flotte autour de sa silhouette maigrelette. Dans son dos naissent deux très longues nattes de tissu blanc décorés de nœuds jaunes. Une coiffe violine lui ceint la tête et égaye ses cheveux châtain clair. Elle tient également un arc à la main, sans posséder la moindre flèche. A peu près normale, oui. Si l'on ne regarde pas ses jambes, ou plutôt ses demi-jambes. Si jusqu'au genoux elle a tout d'une humaine, plus bas, La Perte tient plus de la sirène. En effet, au lieu de pieds et mollets, elle possède une longue queue de poisson grisâtre aux nageoires filandreuses et aux écailles grossières.
On trouve La Perte dans la cour intérieure, dans le puits qui trône au milieu. Personne ne se risque à y puiser de l'eau et, de toute façon, le puits est à sec. La plupart du temps, elle est enroulée au fond, dans l'ombre, mais parfois elle grimpe aux parois à l'aide de ses seuls bras, laissant pendre sa queue pataude dans le vide, et, les mains agrippées au rebord, regarde ce qu'il se passe autour d'elle. Elle attend sa clé, celle à deux feuilles, et n'est jamais sortie de son puits, pas plus qu'elle n'a utilisé ses pouvoirs. Heureusement.

La Fièvre.

▬ NUMÉRO : 5.
▬ LIEU(X) HANTÉ(S) : La forêt.
▬ CAPACITÉS CONNUES : La Fièvre – comme son nom l'indique – a le don d'inoculer des symptômes de maladies terribles en plus de causer à quiconque reste trop longtemps à son contact des hallucinations (touchant chacun des cinq sens) de cauchemar. Pourtant, elle n'a pas son pareil pour susciter chez les autres une irrésistible envie de la trouver...
▬ RÔLE : Gardienne de la clé à cinq feuilles.

La Fièvre est le cinquième œil du Sycophante, sa cinquième forme. Elle a l'apparence d'une femme aux boucles d'un roux flamboyant comme le magma et garde les yeux constamment fermés. Elle n'en a pas besoin pour voir. Mais sa singularité réside dans son appareil respiratoire entièrement extérieur, de sa trachée alambiquée semblable a une branche de corail verte qui s'étend en une vaste cape dans son dos à ses poumons ajourés dont les bronches sont des roses aussi éclatantes que ses cheveux. C'est dans ses poumons que réside tout son pouvoir : les roses exhalent un entêtant parfum qui attirent les rôdeurs imprudents en même temps qu'elles répandent des toxines extrêmement violentes qui génèrent maladies et délires chez ceux qui les respirent. Pour le reste, elle est nue mais ne possède ni seins, ni organes génitaux. Ses mains sont rouges.
La Fièvre vit dans le sous-bois, c'est-à-dire dans la forêt qui se trouve non loin du sentier. Elle la partage avec Le Mirage qui a son territoire dans les profondeurs plus sombres des bois. Actuellement, elle n'use pas de ses pouvoirs. La Fièvre se contente d'attendre que quelqu'un reconstitue sa clé pour ouvrir son lieu : une vieille maison en bois un peu branlante, celle-là même où vivait le jardinier disparu de Cloverfield. A présent, c'est elle qui attend, assise sur les marches du porche, patiemment, que quelqu'un vienne lui rendre sa clé perdue et éparpillée.

L'Enfance.

▬ NUMÉRO : 6.
▬ LIEU(X) HANTÉ(S) : La salle de jeux.
▬ CAPACITÉS CONNUES : L'Enfance a le don d'agrandir et rapetisser les objets et les personnes à sa guise, ainsi que d'étirer l'espace à l'infini, à la façon du sac sans fond de Mary Poppins. Elle peut également donner vie aux choses inanimées et changer l'apparence des lieux et des objets.
▬ RÔLE : Gardienne de la clé à quatre feuilles.

L'Enfance est le sixième œil du Sycophante. Elle a l'air d'une fillette sans visage ; seuls des creux et des bosses indiquent approximativement l'emplacement de ses traits disparus. Elle possède une très longue chevelure blanche et mal entretenue, fourchue et abîmée, dont les pointes traînent jusque sur le sol. Elle porte une sobre robe blanche sanglée dans le dos et ses bras son retenus grâce à tissu également sanglé hors de sa portée, ce qui lui donne des allures de patientes d'asile psychiatrique. Une rose blanche y est glissée. Pour le reste, elle affiche modestement des collants blancs tâchés de rouge plus on descend vers les chevilles et des souliers de la même couleur, souillés eux aussi. On ne la voit jamais sans un masque de tragédie dont l'expression reste assez ambiguë – entre le sarcasme, la douleur, la satisfaction et l'inquiétude – et qu'elle attache à l'arrière de sa tête grâce à une cordelette.
Elle n'a ni yeux, ni bouche, ni nez, mais si elle ne parle jamais ou ne semble pas respirer, il apparaît qu'elle suit les gens du regard quand ils passent devant elle. L'Enfance se trouve dans la salle de jeux de Cloverfield, au premier étage, assise sur un large coffre à jouets qu'elle ne quitte jamais. Quand on s'en approche trop et qu'on fait mine de l'ouvrir, elle donne des coups de pied. De toute façon, une lourde serrure rouillée semble indiquer que le coffre est fermé à double tour. L'Enfance attend sa clé, celle à quatre feuilles, pour l'ouvrir. Jamais on ne l'a vu utiliser ses pouvoirs.

La Propagande.

▬ NUMÉRO : 7.
▬ LIEU(X) HANTÉ(S) : Le fumoir.
▬ CAPACITÉS CONNUES : La Propagande maîtrise l'espace et le temps ainsi que le déplacement et l'entrée des corps en ces lieux qui sont siens. Un peu à la manière de l'Enfance, elle peut prendre le contrôle d'un lieu donné, sauf que ses pouvoirs à elle lui donnent plus de liberté. Elle est reine des objets électriques, des ondes et des espaces virtuels.
▬ RÔLE : Gardienne de la clé à six feuilles.

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La Propagande est le septième et dernier œil connu du Sycophante, la dernière née de la fratrie, mais pas la moindre. Elle ressemble à une femme à tête de bouc, à pelage et peau acier bleuté. La partie inférieure de son corps est également celle d'une chèvre se dressant sur ses pattes arrières. C'est peut-être – en taille – la plus grande des copies du Sycophante. Elle possède d'épaisses et solides cornes recourbées et ses poils sont longs, emmêlés. Quand elle ouvre la bouche, on remarque aussitôt ses nombreuses dents plates qui broierait sans nul doute une main d'enfant un peu trop imprudent. Son buste est nu et laisse sa poitrine découverte, sans aucune pudeur, de même que ses bras noueux et ses côtes un peu saillantes tant son corps est sec et anguleux. Ses yeux sont larmoyants et ternes mais ne vous laissez pas avoir : La Propagande n'est pas une tendre. Elle a même tendance à charger les orphelins qui la dérange.
Son refuge se trouve dans le fumoir, au deuxième étage. Plus précisément devant le seul et unique poste de télévision de l'orphelinat, ce bijou de technologie aussi rare que cher et luxueux. Sauf que voilà : la Propagande ne vous laissera pas l'allumer ni même vous en approcher. Et n'essayer pas de chercher la télécommande, en 1941, ça n'existe pas ; on allume la télé directement sur le poste. Peine perdue, donc. Mais peut-être laissera-t-elle le champ libre à celui qui lui apportera sa clé ? Celle à six feuilles, ce n'est guère aisée. Elle n'a encore jamais utilisé ses pouvoirs, mais craignez ses sabots, ses cornes et ses dents !

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