La fièvre rouge te tend les bras - Aileen



 

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 La fièvre rouge te tend les bras - Aileen

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Aileen Evans

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Aileen Evans
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Rang : 2
Totem : Pie
Messages : 59
Age : 30
Pseudo : Versatile

Once upon a time
Âge du personnage: 12 ans
Date d'arrivée à Cloverfield: Décembre 1940

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MessageSujet: La fièvre rouge te tend les bras - Aileen   La fièvre rouge te tend les bras - Aileen Icon_minitimeMer 24 Avr - 12:27

PREDEF


Say where is my shame.
"Feat. La Petite Sirène"


La fièvre rouge te tend les bras - Aileen Ips3lv
▬ ÂGE : 12 ans
▬ DATE DE NAISSANCE : 16 août 1929.
▬ CATÉGORIE : Orphan.
▬ RANG : 4
▬ DATE D’ARRIVÉE A CLOVERFIELD : Décembre 1940
▬ PÉCHÉ MORTEL : Envie
▬ TOTEM : Pie



I will do you harm.
"Hiding my heart away."

Une petite tornade rousse, voilà ce elle est. Incapable de rester en place, elle a besoin de bouger en permanence. Adepte des grands espaces, des longues balades en extérieurs, elle n’est cependant pas du genre à s’épuiser à la tâche. Non, elle s’ennuierait beaucoup trop si elle devait s’intéresser à la même activité plus d’une journée. Son impulsivité lui joue souvent des tours, de même que sa vivacité. Elle supporte mal les temps morts – une des raisons qui la pousse à toujours s’agiter – ainsi que les obstacles qui se dressent sur son chemin et qui diffèrent l’atteinte de ses objectifs. Heureusement pour les orphelins, on la voit venir de loin, la petite Aileen. Ça donne le temps aux plus introvertis de se cacher : une fois qu’elle vous a posé la main dessus, elle ne vous lâche plus. Bon courage pour survivre à son babillage incessant. Pas qu’elle soit méchante, non, pas du tout. Mais il faut avouer que toute son énergie peut parfois donner le tournis.

S’il y a bien une chose qu’elle apprécie par-dessus tout, c’est d’être au centre de toutes les attentions. Elle aime ça, sentir les regards la suivre où qu’elle aille, entendre les gens murmurer sur son passage. Elle se sait jolie, avec ses yeux bleus et son teint de porcelaine. Oh, certes, elle aurait préféré être brune ou blonde, avoir une beauté plus traditionnelle. Mais au moins, sa chevelure rousse lui permettait de ne jamais passer inaperçu. Assez orgueilleuse sur les bords, elle n’est pas du genre à se laisser intimider. Elle tient tête à toute personne qui viendrait lui chercher des noises – sauf si la personne fait partie de l’Aristocratie, pas folle la guêpe, elle tient à la vie, comme tout le monde. Alors, en présence des Aristocrates, elle se tient à carreaux, elle minaude un peu, bien sûr c’est dans sa nature de le faire, mais cela s’arrête là. Elle n’est pas idiote au point de tenter de les séduire ouvertement : de toute façon, elle les respecte et les admire bien trop pour cela. Même s’il faut avouer qu’elle les envie, énormément.

Toutefois, avec les autres orphelins, et notamment les rangs inférieurs, elle est loin d’être aussi conciliante. Car oui, mademoiselle a son petit caractère et ne supporte pas qu’on lui dicte sa conduite. Elle cherche en permanence à obtenir des privilèges, voire même à gagner des rangs, mais surtout à être admirée, reconnue. Elle use et abuse donc de ses charmes et de son joli minois. Mais n’allez pas croire que ça en fait une fille sans cervelle. Elle a suffisamment de jugeote pour que ses manigances passent inaperçues. Elle se lie d’amitié avec les personnes qui pourraient lui servir, maniant l’hypocrisie à merveille et se conduit relativement hautainement avec les autres. Les rangs 7, par exemple. Elle ne leur adresse pas la parole, ne voyant pas l’intérêt de s’acoquiner avec les souffre-douleurs de Cloverfield. Malgré cela, elle peut être charmante et aimable. Si, si, je vous jure. De même, elle a beau être affreusement vaniteuse, elle n’en est pas égoïste pour autant. Bon, elle n’est pas non plus altruiste, mais elle vous rendra quand même quelques services de temps en temps. Et peut-être même gratuitement. Les restes de son éducation, sûrement.


I will break my arm.
"I'll keep smiling."

Un simple petit questionnaire pour mieux connaître votre personnage et son sentiment sur la vie à l'orphelinat.
  • Que pensez-vous de la Royauté ? Elle les admire autant qu’elle les envie. Non seulement ils ont tous les droits, mais en plus, tous les orphelins les saluent, s’écartent respectueusement sur leur passage. Elle aimerait tellement recevoir les mêmes marques d’attention. Oh, ce n’est pas pour autant qu’elle veut prendre leur place, non. Ils pourraient lui demander n’importe quoi qu’elle le ferait.
  • Que pensez-vous de l'Aristocratie ? Ah l’Aristocratie… Elle aimerait tellement en faire partie. Alors, elle les respecte et les admire, peut-être pas autant que la Royauté, mais presque. Elle se plie à leur caprice, sans piper mot, parce qu’ils sont tellement importants qu’elle. De même, elle essaie de contrôler un peu sa vitalité en leur présence. Juste pour ne pas les embêter outre mesure, ils ont déjà tellement de responsabilités.
  • Quel est votre sentiments sur Le Sycophante et les Remords ? Elle en a peur, comme les enfants ont peur du Croquemitaine caché sous leur lit. Elle évite soigneusement de sortir la nuit et dès que le soleil s’est couché, elle s’arrange pour ne jamais se retrouver seule. Du coup, elle essaie autant que possible de ne jamais faire de bêtises pour ne pas subir les foudres du Sycophante ou des Remords. Elle n’y survivrait pas.
  • Quel est l'investissement de votre personnage dans la course aux privilèges ? Elle s’est jetée à corps perdu dans cette course. Elle veut faire partie de la Rafined Class, et fera tout ce qui est en son pouvoir pour y parvenir. Elle prend tout ce qu’elle peut, privilèges, amélioration du train de vie, tout. Ne faites pas confiance à cette petite rousse, tout ce que vous lui dirait pourra être utilisé contre vous.


I'm a victim of your charm.
"I'll follow you in the darkness."

18h12, 1er avril 1935, résidence des Evans, Cleveland.

« Avez-vous bientôt terminé, Anna ? Les Livingston nous attendent pour diner et Caleb ne cesse de clamer que nous ne serons jamais à l’heure. Oh, Seigneur et Ian qui est encore malade, le pauvre enfant ! Vous croyez que c’est prudent de l’emmener avec nous ? Il a encore un peu de fièvre, vous ne trouvez… Oui, oui, Caleb, nous nous dépêchons ! … Ah, ce qu’il peut m’agacer avec sa voiture ! Pire qu’un gamin à Noël. Tout ça parce qu’il possède une Ford B alors que les Livingston n’ont qu’une Ford A… »

Laissant la respectable mère de famille s’épancher de tout son soul sur les travers de son mari et la maladie du petit dernier, Anna finissait de s’occuper des cheveux d’Aileen. La petite fille, assise sagement devant la coiffeuse, semblait avoir du mal à rester sans rien faire. Ses petites mains trituraient sa robe, froissant et défroissant successivement le tissu soyeux et chatoyant. Elle aurait aimé tourner la tête et regarder sa mère – elle était toujours tellement drôle quand elle s’emportait de la sorte – mais les nombreuses injonctions à rester immobile l’empêchaient d’agir à sa guise. Anna rajouta quelques épingles à sa coiffure, avant de la faire se lever et d’inspecter sa tenue. Arrangeant les plis du vêtement, elle finit par hocher la tête.

« Ça y est, Mrs Evans, Miss Aileen est prête. » dit-elle en interrompant sans vergogne le flux de paroles précédent. Mrs Evans se tut, examina à son tour sa fille et soupira. « Quel malédiction, ces cheveux roux, elle aurait pu être tellement jolie ! » critiqua-t-elle, en fronçant les sourcils. « Bien sûr, je ne vous blâme pas, Anna, vous avez fait votre possible. Mais sa rousseur gâche tout. Je ne comprends pas comment elle a pu hériter de cette couleur de cheveux, personne dans ma famille n’a jamais été affligé d’une abomination pareille ! J’aurais bien dit que ça venait de Caleb, mais ils sont tous bruns ! Oh mon dieu, vous croyez que c’est à cause du rêve que j’ai fait pendant ma grossesse ? Celui avec l’incendie ? Maintenant que j’y repense, c’est vrai que les flammes ressemblent un peu à la chevelure d’Aileen… »

Personne ne prit la peine d’interrompre à nouveau la mère : elles avaient toutes deux l’habitude de l’entendre se plaindre de la couleur de cheveux de sa fille. Anna prenait les monologues incessants avec indifférence, Aileen avec un pincement au cœur. Elle se sentait presque coupable de ses cheveux roux, qui, franchement, ne la gênaient pas plus que ça. Ses seules préoccupations étaient d’aller jouer aussi souvent que possible avec ses amies et de s’empiffrer à l’heure du goûter. Rien de plus. Toutefois, aujourd’hui, elle osa une remarque.

« Mais, mère… Pourquoi est-ce si grave ? » demanda-t-elle d’une voix timide. Mrs Evans la fixa un instant, abasourdi, avant de promptement reprendre la parole. « Mais voyons, ma fille, avec des cheveux pareils, jamais tu ne te trouveras un mari ! Les hommes détestent les rousses, mets-toi bien ça dans le crâne ! Heureusement que ton père est riche, on peut espérer que cela attirera du monde, mais sans cela, tu n’aurais pas la moindre chance de mettre le grappin sur qui que ce soit. Tu imagines, tu aurais pu te retrouver vieille fille, comme ta tante, tu sais bien, celle qui vit en Angleterre. Enfin, au moins, tu auras une famille. Peut-être pas un ménage très heureux, mais ce sera à toi de faire des efforts pour t’adapter à ton futur mari. J’espère pour toi qu’aucun de tes enfants n’héritera de tes cheveux… Ah, tu comprendras quand tu seras mère, tu comprendras à quel point je me suis fait du souci pour toi ! »

Aileen se garda bien de répondre. Elle ne voulait pas l’entrainer dans une nouvelle envolée. Heureusement pour elle, Caleb Evans frappa impatiemment à la porte, leur rappelant sèchement qu’une famille les attendait à l’autre bout de la ville et qu’il serait temps de partir.

15h34, 12 juin 1936, résidence des Evans, Cleveland.

« Surtout soyez sages, les enfants ! Et toi, Aileen, pour l’amour de Dieu, fait attention à ton petit frère. Le pauvre chou est suffisamment fragile comme ça, alors ne va pas l’entrainer dans tes jeux de sauvageonne. Enfin, je suppose qu’avec des cheveux comme les tiens, c’était couru d’avance… Quoiqu’il en soit, Anna, je vous les confie, gardez-les à l’œil ! »

Mrs Evans ne put continuer sa diatribe, entrainée par son mari. Nerveuse comme elle l’était, elle aurait pu passer la journée en recommandations diverses et variées, ponctuées d’anecdotes pour illustrer ses propos. Aileen poussa un soupir de soulagement. Enfin au calme, sans qu’on lui rabâche sans cesse qu’elle devait se conduire comme une dame, à défaut d’y ressembler.

Elle se dirigea vers le salon et s’installa sans manière devant la cheminée avec sa poupée, blonde comme le jour. Elle s’amusait tranquillement, profitant du silence. C’était tellement rare ! Sa mère parlait énormément et malheureusement pour elle, sa voix portait assez loin. En soi, l’entendre parler ne la dérangeait. Non, ce qui l’agaçait constamment, c’était qu’elle radotait sur les mêmes sujets. V’là que la fille avait raté sa vie avant de la commencer à cause de ses cheveux. Elle ne disait même pas ça d’un ton méprisant. Non, elle était parfaitement… maternelle dans tous ses propos, faute d’un meilleur terme. Et quand elle s’ennuyait de parler d’elle, elle embrayait sur son fils, son pauvre Ian, d’une constitution si délicate qu’elle se demandait comment sa future épouse réussirait à s’en occuper. Aileen se demandait plutôt s’il allait survivre suffisamment longtemps pour épouser qui que ce soit.

Sur ces pensées, son petit frère démarqua dans la pièce. Elle retint une grimace. Ce n’est pas qu’elle ne l’aimait, mais… mais il s’arrangeait toujours pour qu’elle se fasse punir à sa place. Il s’y prenait très bien, le petit fourbe : de toute façon, avec sa bouille d’ange, ses cheveux blonds comme le blé et ses grands yeux verts, on lui donnait le bon Dieu sans confession. En plus, leur mère avait tendance à le couver en permanence. Il suffisait qu’il fasse semblant d’être triste pour qu’elle se plie en quatre pour lui remonter le moral. Elle n’avait aucune chance face à ça. Leur père ne se mêlait pas de leurs histoires, trop occupé à gérer les histoires de famille. Cependant, il la réprimandait souvent, à table notamment, quand sa mère venait lui raconter tous les stratagèmes qu’elle avait soi-disant inventés pour torturer le pauvre Ian. C’était toujours comme ça.

Ce dernier s’assit sur un canapé, juste derrière elle et commença à lui jeter des billes dessus, en ricanant. Il savait que personne n’aurait l’idée de le punir. Allons, un gentil garçon comme lui, toujours malade ! C’était forcément sa diablesse de sœur. « Aïe, Ian, arrête ! » cria-t-elle, espérant alerter Anna. Il se contente de lui tirer la langue et continua son petit jeu. Agacée, elle se leva, laissant sa poupée à terre et se dirigea vers lui, bien décidée à lui faire payer. Mais elle glissa sur une des petites billes et se rattrapa instinctivement au guéridon, posé à côté du canapé. L’inévitable arriva : le vase, posés en équilibre dessus, se renversa et déversa toute son eau sur le petit garçon avant de se briser sur le parquet. Ian se mit à hurler.

Aileen sut que de gros ennuis l’attendaient.

19h47, 12 juin 1936, résidence des Evans, Cleveland.

« Comment oses-tu embêter ton frère ainsi ?! Tu veux qu’il meure, c’est ça ? Tu sais parfaitement qu’il faut faire attention à sa santé et toi, la seule chose que tu trouves à faire, c’est de l’inonder ? Et non contente de le mettre en danger, tu brises le vase, histoire qu’il se blesse en marchant sur les morceaux de porcelaine ! Mais qu’ai-je fait au Ciel pour avoir une fille comme toi ? »

Regard baissé, mains dans le dos. Elle sentait le regard moqueur de son frère posé sur elle, plus qu’elle ne le voyait.

« Il va sans dire que tu seras punie à la hauteur de tes actes. Privée de diner pendant une semaine, interdiction d’aller voir tes amies jusqu’à nouvel ordre. Et je confisque ta poupée. Oh, mon pauvre chéri, viens là, maman est là, Aileen ne pourra plus t’embêter. »

Elle retint ses larmes. Elle ne voulait pas donner cette dernière victoire à son frère.

12h57, 18 novembre 1937, Cleveland Clinic, Cleveland.

Elle se sentait mal à l’aise. Tout était blanc, trop blanc. Elle trottait derrière son père, à travers les différents couloirs. On la dévisageait avec stupeur : les enfants n’étaient habituellement pas admis dans la clinique et il fallait bien avouer qu’elle détonnait dans le décor. Mais les docteurs avaient décidé de faire une exception. Ils avaient été touchés par la douleur de cette mère, qui risquait de perdre son fils et qui aurait probablement besoin du soutien de sa fille. Ils entrèrent dans une petite chambre, sombre mais propre.

Elle ne vit que sa mère effondrée sur le lit, les épaules secouées de sanglots convulsifs. Elle n’osa pas s’approcher plus. Elle ne voulait pas voir son frère, elle ne voulait pas voir son visage émacié, ses joues creusés. Des larmes coulèrent sur ces joues. Elle les essuya d’un geste rageur. Non, il ne méritait pas ses pleurs. Pendant toute son existence, il n’avait fait que lui pourrir la vie. Elle avait été son souffre-douleur, elle n’avait eu personne pour la soutenir, pas même ses amies, à cause de ses fichues manigances. Elle était enfin libérée de la peur d’être accusée de tous les maux qui s’abattaient dans la maison. Pourquoi serait-elle triste de cette perte ? Elle n’était que synonyme d’affranchissement.

Alors, elle se fit une promesse, dans cette chambre putréfiée, à quelques pas du cadavre encore tiède de son frère. Elle se promit que jamais plus, elle ne s’écraserait, jamais plus elle ne subirait les caprices d’un autre et qu’au contraire, elle s’amuserait à mener son petit monde en bateau. Parce qu’elle aussi, était capable d’hypocrisie et de fausseté. Elle avait étudié à la bonne école, après tout, sous la tutelle de cet être tyrannique, dont l’unique effort avait été de naitre prématurément.

Elle baissa la tête, forte de cette résolution et feignit une tristesse ineffable. Son travail de dissimulation commençait dès maintenant. Elle allait prétendre le deuil parfait. Aucun frère ne serait autant pleuré et regretté. En apparence, seulement.

23h03, 7 août 1938, Queen Mary, quelque part sur l’Océan Atlantique.

Ses cheveux lâchés voletaient dans le vent marin, s’emmêlant un peu plus à chaque bourrasque. Elle s’en fichait. Elle s’était échappée de sa cabine et s’était aventurée sur le pont. Seule. Qu’importe. De toute façon, personne ne serait au courant de cette petite escapade. Donc voilà, elle ne faisait rien de mal. Son oncle devait être en train de se souler au bar ou de discuter avec l’une des nombreuses jeunes filles de bonne famille qui peuplaient le paquebot. Il ne pensait sûrement pas à elle. Alors, autant qu’elle profite elle aussi du voyage.

Elle inspira profondément l’air salé. Elle adorait la mer. Le sel, les embruns, le clair de lune… Tout était absolument magnifique. Le navire dégageait une telle impression de puissance qu’elle se sentait rassurée. Oh, certes, on lui avait parlé du Titanic, de son naufrage, de la traitrise de la mer, mais elle ne s’en préoccupait pas. Boston ne lui manquait pas. Pas plus que ses parents. D’ailleurs, elle ne les considérait plus comme tels depuis qu’ils l’avaient lâchement abandonnée. Depuis la mort de son frère, sa mère s’était renfermée, perdant sa volubilité. Elle se taisait la plupart du temps, ânonnant quelques réponses quand c’était vraiment nécessaire. Ce silence rendait Aileen malade : ce fut elle qui prit la relève et qui se mit à parler, parler, parler… En vain. La maison semblait toujours aussi vide et Mrs Evans ne semblait pas vouloir s’occuper de sa fille. Au final, son père se rendit compte de la situation. Alors, comme tout bon père désemparé devant une situation qu’il ne contrôle pas, il décida de l’envoyer en Angleterre, chez sa sœur. La fameuse tante d’Aileen, celle qui avait fini vieille fille.

Dire qu’elle était outrée n’était qu’un euphémisme. Elle était livide. On l’envoyait poursuivre son éducation chez l’unique personne à qui elle ne voulait pas ressembler. A quoi pensait son père en faisant une chose pareille ? Sûrement pas à son avenir. Inconsciemment, elle calqua sa manière de penser sur les élucubrations de sa mère. Elle soupira : elle ne pouvait plus grand-chose, maintenant qu’elle était bloquée sur ce paquebot avec son oncle, qui l’accompagnait. Son père n’avait pas pu se libérer. Avait-il même tenté ?

Des exclamations la tirèrent de ses pensées. Elle observa avec curiosité les marins qui approchaient. L’un d’entre eux avait une bouteille de rhum à la main et chantait – faux – un refrain populaire. Le plus âgé la repéra, sa chevelure rousse la rendant incroyablement visible.

« Eh, regardez ! » dit-il en la pointant du doigt. Elle se retint de leur dire que c’était incroyablement mal élevé. Le plus jeune, à peine la quinzaine, la reluqua de haut en bas et déclara d’une voix pâteuse qu’elle deviendrait un joli brin de fille dans quelques années et qu’il se la ferait bien. Il se prit une taloche en pleine tête, sous le regard amusé de la fillette. « Ta gueule, tu vas lui faire peur, poivrot ! Eh gamine, approche ! » Après une courte hésitation, elle vint à la rencontre des quatre hommes. « Ça te dirait d’écouter les histoires de la mer ? Enfin, on t’en voudra pas si tu veux pas, c’pas pour les mauviettes, ce genre de légendes. P’tete que t’es pas suffisamment courageuse, hein. » Piquée au vif, elle leur répliqua d’un ton cinglant qu’elle était sûrement plus courageuse qu’eux et exigea qu’on lui raconte ces histoires. Sur le champ. Amusés par ses airs de reine, un peu séduits par son exubérance, ils se plièrent à ses volontés de bonne grâce.

Elle se rendit soudainement compte que ses cheveux roux n’étaient peut-être pas une malédiction et que certains pouvaient les apprécier.

14h28, 17 octobre 1940, manoir Evans, Plymouth, Angleterre.

L’alarme stridente déchira les airs. Elle se leva d’un bond et courut vers l’escalier. Il fallait qu’elle se dépêche, elle voulait vivre un jour, une heure ou même une minute de plus. Les pas précipités de sa tante résonnaient derrière elle. Dire qu’on lui avait assuré qu’elle serait en sécurité ici. Balivernes. On lui avait assuré que de toute façon, les Allemands se concentreraient sur Londres. Bah voyons. Il semblerait qu’ils se soient trompés dans leur prédiction.

Une explosion. Un souffle d’air brûlant. Le bâtiment qui s’écroule. Non, elle ne voulait pas mourir, pas maintenant, pas comme ça. Les morceaux du toit qui l’écrasent. Non, pitié, pas elle, elle voulait vivre, elle avait encore tant de chose à voir. Le noir.

18h26, 17 octobre 1940, ruines du manoir Evans, Plymouth, Angleterre.


Elle finit par reprendre conscience. Suffoquée par les débris, elle étouffait. La gorge sèche, elle ne parvenait pas à articuler le moindre mot. Comment allait-elle faire pour s’en sortir vivante ? Elle avait mal, tellement mal… Elle ne voulait pas mourir, mais elle n’arrivait plus à lutter. Elle tenta vainement de repousser les ruines autour d’elle. Aucun résultat. Evidemment. Alors voilà, c’était comme ça que sa misérable existence finissait ? Elle ne connaitra jamais le grand amour, elle ne tentera pas de séduire mille et une personnes par simple jeu. Elle ne participera pas aux soirées mondaines dont on lui avait fait tant d’éloges. Rien, elle dépérirait sous des débris. Son corps ne serait peut-être jamais retrouvé et elle finirait enterré là, sous un manoir qu’elle détestait.

Et ses parents ? Se préoccupaient-ils d’elle ? Ils ne lui avaient pas écrit une seule fois depuis son arrivée dans cet endroit minable, qu’elle haïssait. Les filles ici étaient d’une banalité affolante, pas une pour rattraper l’autre. Et les garçons étaient bien trop faciles à mener à la baguette. Il lui suffisait de battre des cils pour qu’ils tombent à ses pieds. Non, Mr et Mrs Evans ne se souciaient plus de leur fille. Alors quoi ? Elle allait mourir dans l’indifférence totale ?

« Eh, par là, regardez, des cheveux qui dépassent, là ! »

Elle n’avait jamais été aussi heureuse d’être rousse.

Après-midi, décembre 1941, Cloverfield Orphanage, Angleterre.

Cela devait bien faire un an qu’elle était arrivée à Cloverfield. Elle avait eu énormément de chance, elle s’en rendait compte maintenant. Elle n’était pas défigurée, ses blessures s’étaient bien remises. Et on l’avait envoyé ici. Elle aurait probablement pu retourner aux Etats-Unis, mais elle avait délibérément fait croire que sa tante était sa seule famille restante. Elle ne voulait plus avoir à faire avec cette famille qui l’avait déjà rejeté une fois. Elle avait sa fierté. Ils ne voulaient pas d’elle ? Et bien, elle ne reviendrait pas, aussi simple que ça.

Elle examina d’un air songeur le jouet en face d’elle. Elle finit par prendre une des tournevis et commença son travail, tout en entamant la conversation avec l’orphelin en face d’elle. Elle n’était pas si mal loti, finalement : elle avait assez d'adresse et de bon sens pour être réparateur. Et puis, elle était un rang 4, ce qui faisait qu’elle pouvait se permettre de malmener quelques orphelins. Et ça, ça n’avait pas de prix.



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▬ Qu'en pensez vous ? Voyez vous des améliorations à apporter ? Toujours pas :p
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MessageSujet: Re: La fièvre rouge te tend les bras - Aileen   La fièvre rouge te tend les bras - Aileen Icon_minitimeMer 24 Avr - 23:17

Voilà, fiche finie. \o/
Désolée s'il reste des fautes ou des incohérences, mon cerveau ne fonctionne plus. /pan/
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Le Sycophante

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MessageSujet: Re: La fièvre rouge te tend les bras - Aileen   La fièvre rouge te tend les bras - Aileen Icon_minitimeJeu 25 Avr - 2:00

Ariel qzhgfkehgkreg !!! ♥️♥️♥️ :coeur :crazy

Ehm. Re-bienvenue ♥️

Ma foi, tout est parfait pour moi, je ne vois rien à redire~ Tout cela est très bien écris, cohérent et plaisant à lire ! Tu es donc validée~

Je t'épargne le topo habituel, blah intrigue en cours, blah totems, avatar & postes à pourvoir~ !

Bon jeu ♥️


- Lucifel, qui a la flemme de changer de compte parce que c'est un fainéant.
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MessageSujet: Re: La fièvre rouge te tend les bras - Aileen   La fièvre rouge te tend les bras - Aileen Icon_minitime

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